Route du Rhum / Un nouveau défi pour François Gabart : "On est entré dans la préparation intensive"

Moins de deux ans après sa victoire sur le Vendée Globe, François Gabart s’élancera, le 2 novembre à bord de MACIF, pour tenter de réaliser un doublé : remporter la Route du Rhum. Deux marins ont réalisé cette passe de deux : Titouan Lamazou en 1990 et Michel Desjoyeaux, en 2000 et 2002, passant du monocoque à un multicoque. L’occasion est belle pour le jeune skipper de 31 ans de parachever avec éclat quatre ans de réussite sur son 60 pieds avant de vivre une nouvelle aventure, en multicoque cette fois.


Première Route du Rhum pour François Gabart avec son IMOCA.
Credit : V.Curutchet/Macif

Mesures-tu l’enjeu du doublé Vendée Globe – Route du Rhum, les deux courses mythiques en solitaire ?
François Gabart : « C’est toujours intéressant de tenter ce défi ! C’en est déjà un de participer aux courses qui sont à mes yeux les plus importantes de la course au large, celles qui m’ont fait rêver. J’ai la chance de pouvoir le faire dans de bonnes conditions et avec un joli bateau qu’est MACIF. Mais ce serait exceptionnel, juste après le Vendée Globe, de gagner la Route du Rhum. »


Comment évalues-tu la difficulté de relever ce défi ?
FG : « Ce n’est pas simple pour un sportif d’être constant dans les résultats. On l’a vu sur la dernière Transat Jacques Vabre avec Michel (Desjoyeaux, MACIF a démâté, ndlr). Mais c’est ce qui est excitant. Le niveau en IMOCA est très relevé. Sur la Route du Rhum, notre flotte est réduite (huit bateaux) mais il y a quelques bateaux de très grande qualité. Je dirais même, en me comptant, qu’on a les trois vainqueurs des trois grandes dernières courses avec également Vincent (Riou, sur la Transat Jacques Vabre 2013) et Jérémie (Beyou, sur la Solitaire du Figaro 2014). »


Quelles ont été tes priorités dans ta préparation ?
FG : « Nous avons atteint un degré de fiabilité très important après le Vendée Globe. Malgré le démâtage sur la Transat Jacques Vabre, je suis archi-convaincu qu’on a encore progressé. Le bateau MACIF est plus rapide et aussi fiable avant le départ de la Route du Rhum qu’il y a deux ans. Après, cela se jouera sur la façon de gérer le bateau et les manœuvres. Si j’étais en phase de découverte en 2011, je suis plus aujourd’hui dans le détail de la performance. Au niveau physique, j’ai un degré d’exigence qui progresse aussi. En ce domaine, je crois être doté d’un petit avantage sur mes concurrents ; j’espère le conserver et le creuser ! »


Quel premier bilan tires-tu des oppositions avec tes concurrents lors des entraînements de l’été ?
FG : « Sur le papier, quatre bateaux et quatre marins d’expérience sur cette Route du Rhum s’élanceront avec un petit avantage. Un bateau a bien progressé : celui de Vincent (Riou). Mais les entraînements ne sont pas les courses et nous ne sommes pas dans les mêmes phases de préparation pour la Route du Rhum. On regarde évidemment ce qui se passe à côté, mais on essaie de ne pas se disperser. Il y a eu la phase de validation des modifications apportées l’hiver dernier (nouveaux mât, safrans et quille neuve). On est entré maintenant dans la préparation intensive. Je suis dans mon timing. »


Agenda 2014
Septembre
Du 26-28 : Trophée / Défi Azimut à Lorient
Octobre
Du 7-9 : Stage IMOCA avec le Pôle Finistère Course au Large
Dès le 24 : présence obligatoire à St-Malo
Novembre
Le 2 : départ de la Route du Rhum

Par la rédaction
Source : A.Bourgeois