Carnet de bord / Charles Caudrelier deuxième : "Notre bonne vitesse nous sauve pour le moment"

Ce soir, deuxième de l'étape 6 de la Volvo Ocean Race à moins de 2 milles d'Abu Dhabi, Charles Caudrelier sur Dongfeng raconte. "Les hommes accusent le coup. Ça ne m’inquiète pas. Je sais que les autres souffrent aussi." Carnet de bord.


Credit : Y.Riou


Le dernier grain
Hier soir, nous avons croisé le fameux Pot au Noir. Il a été marqué par un grain énorme.
Deux heures de mer plate et 30/35 noeuds de vent. 31 noeuds de vitesse max, mon record sur ce bateau.

C’était le dernier grain et tant mieux ! 

Mais si elle aide, la vitesse ne va pas être le point-clé de cette étape tellement la situation météo est complexe. La flotte hésite depuis deux jours. Les modèles météo divergent fortement sur les 3 derniers jours et deux options très différentes se dessinaient. Une option proche de la route directe et une option ouest qui nous emmenaient jouer dans les Caraïbes.


La flotte hésite
Ce soir, les modèles sont encore différents mais les trajectoires se rapprochent. Fini les Caraïbes à priori ! Je précise a priori. Dommage, on s’était plutôt placé pour cette option-là mais rien de grave. Notre bonne vitesse nous sauve pour le moment.

A bord je ressens la fatigue, plutôt l’usure, c’est notre sixème étape de 20 jours et elle suit la grande étape du sud. Comme sur la dernière Volvo, les hommes accusent le coup. Ça ne m’inquiète pas. Je sais que les autres souffrent aussi. 


Une fin de course par élimination
Cette course vous use doucement. Et les étapes vont être de plus en plus dures même si elles se raccourcissent radicalement. Ça va être une fin de course par élimination. Une contre-performance va devenir de plus en plus dure à digérer et peut tuer le peu d’énergie et de motivation qu’il nous reste.

Charles Caudrelier

Par la rédaction
Source : VOR