La Solitaire / Jeanne Grégoire de skipper à coach au Pôle Finistère : "Nous échangeons d'égal à égal"

Les entraineurs du Pôle Course au Large de Port la Forêt ont toujours intégré des navigateurs d'expérience dans leurs séances de travail. Récemment, Nicolas Lunven a suivi les courses de préparation et a participé aux débriefings collectifs et individuels. Sur la Solitaire du Figaro, c'est au tour de Jeanne Grégoire de prendre les commandes. 



Crédit : A. Courcoux

Elle a couru sa première Solitaire du Figaro en 2002 et a plusieurs cordes à son arc. Sans partenaire pour naviguer, Jeanne Grégoire a coaché l'équipe de Guadeloupe en 2014 dans sa préparation pour la Route du Rhum. La navigatrice s'est passionnée pour ce nouveau rôle, qu'elle tiendra une nouvelle fois pour le Pôle, auprès des 16 skippers, durant la Solitaire du Figaro.


Jeanne, comment se retrouve t'on "de l'autre côté" ?
 "Je connais bien le circuit, les figaristes. Je fais partie des navigateurs du Pôle depuis longtemps. Cette année, avec Christian Le Pape et Loïc Ponceau, j'ai suivi le tout dernier stage du Pôle avant la Solo Maître CoQ puis j'ai assuré le routage météo pour les navigateurs du Pôle sur la Solo Concarneau."


Quel sera ton rôle durant la Solitaire du Figaro ?
"Durant la Solitaire, c'est Jean-Yves Bernot et Christian Le Pape qui assureront le routage météo. Je ne suis surtout pas là pour les remplacer ou faire mieux qu'eux ! En revanche, l'analyse d'un coureur "à terre" est appréciée par les coureurs en course. On ajoute des petits indicateurs à une analyse météo, cela permet d'enrichir la réflexion. 

A chaque étape, je serai présente pour débriefer de l'étape passée et préparer l'analyse météo de l'étape à venir. Je serai également disponible pour faire un débriefing global avec eux et échanger sur leur état d'esprit, les petits besoins médicaux, les soucis techniques par exemple, à faire le lien avec l'équipe du Pôle qui sera restée en Bretagne. Quand on arrive fatigué, on laisse toujours des choses de côté, si je peux les délester d'une problématique, c'est top."


Quel type d'échange as-tu avec les navigateurs du Pôle ?
"Les jeunes skippers comme les plus anciens apprécient de connaître d'autres avis que les leurs. Nous échangeons d'égal à égal. J'ai envie de les aider à avoir la capacité de faire le film de leur course. C'est rigolo de les voir se prendre la tête sur des détails de réglages par exemple. J'ai envie de leur dire "c'est bon, il va vite ton bateau, passe à autre chose, prends du recul !"


Comment t'intègres-tu dans l'équipe des entraîneurs ?
"C'est enrichissant. Je suis obligée d'aller au-delà de ma façon de voir les choses en tant que coureur, de comprendre leur point de vue, la façon de fonctionner de l'autre. Pareil pour eux. Ca me plait vraiment de suivre la course... à terre et j'ai vraiment envie que les navigateurs du Pôle marchent bien !"

par la rédaction
Source : Kaori