Mini Transat / Doubles safrans, mâts carbone, quatre décennies de recherche architecturale. Revue de détail

Doubles safrans, carènes planantes, spis asymétriques, mâts carbone… Bien souvent, toutes ces innovations ont été testées à l’origine sur des voiliers de la Mini Transat. Avec certaines immédiatement adoptées et d’autres qui resteront lettres mortes. Revue de détail non exhaustive des évolutions architecturales et techniques au fil des ans.


Nouveau proto Eight Cube de Simon Koster
Credit : J.Vapillon/Mini Transat

Des innovations transposables
Dès la première édition de la Mini Transat, plusieurs prototypes adoptèrent le système de double safran, devenu aujourd’hui d’une totale banalité.

Complément indispensable de tout bateau de course, les ballasts sont apparus dès la deuxième édition. Le vainqueur de l’époque American Express avait créé la polémique en utilisant ce système considéré comme déloyal par certains.

Enfin, nombre de bateaux de croisière ont adopté aujourd’hui les spis asymétriques montés sur un bout dehors, innovation apportée en 1981 par Michel Desjoyeaux sur le plan Fauroux qu’il avait customisé avec l’aide du chantier CDK.


Carènes : la victoire de la puissance
Le débat semble maintenant définitivement tranché. Au fur et à mesure de l’évolution de la course, les bateaux, tant en prototype qu’en série n’ont cessé de gagner en puissance. Une évolution qui a été rendue possible notamment par l’évolution des matériaux : des premiers sandwichs en fibre de verre au carbone qui équipe les prototypes d’aujourd’hui, on a gagné en rigidité, en fiabilité et surtout en poids.


David Raison et son Magnum
Les Minis n’ont cessé de gagner en puissance jusqu’à ce qu’en 1995, la jauge n’impose une largeur maximale, ainsi que des tests de redressement draconiers, sécurité oblige, car certains Minis se révélaient plus stables à l’envers qu’à l’endroit.

C’est David Raison qui donnera un nouveau coup de pied dans la forumilière avec son Magnum à l’étrave ronde inspirée des scows américains. Les derniers bateaux de série suivent cette tendance avec l’Ofcet et le Pogo 3… même s’il est bon de rappeler que le premier bateau de série conçu pour la Mini Transat, le Coco dessiné par Philippe Harlé et Alain Mortain présentait déjà quelques velléités de nez arrondi.


Gréement : la révolution carbone
C’est un certain Yves Parlier, ingénieur de formation en matériaux composites qui, le premier, décida d’équiper son prototype Aquitaine d’un gréement carbone. De même Sébastien Magnen, double vainqueur de l’épreuve en 1997 et 1999, osa le premier troquer les haubans traditionnels pour du vectran, une règle devenue l’usage sur quasiment tous les bateaux de course.


Et pour demain ?
A l’issue de la Mini Transat, la jauge Mini va profondément évoluer puisque, pour la première fois, des foils pourront être adjoints, ouvrant un nouveau champ des possibles. On a déjà eu des dérives asymétriques, des dérives becs de canard pivotantes, les quilles orientables latéralement comme longitudinalement. Mais l’apparition de nouveaux appendices pourrait préfigurer une nouvelle révolution architecturale.

Par la rédaction
Source : Enelos