Trophée Jules Verne / Francis Joyon à quelques jours du stand-by : "Dans un schéma d'expédition extrême"

A quelques jours du début du stand-by du Trophée Jules Verne avec ses cinq hommes d'équipage, Francis Joyon explique cette nouvelle aventure autour du monde. Rencontre.



Credit : E.Allaire

Six marins, c’est très peu comparé aux 11 hommes de Groupama 3 (NDLR : le même bateau). Comment serez-vous organisés à bord ?
« Je serai hors quarts. Il y aura en permanence deux hommes sur le pont – un barreur et un régleur, un autre en stand-by prêt à intervenir et deux qui se reposent. Tout le monde va barrer, forcément. Voilà pourquoi il me fallait des skippers aptes à tout faire et pas des équipiers hyper spécialisés sur un seul poste, comme c’est le cas dans les gros équipages. Ce sera forcément sollicitant. Nous sommes sur un schéma de type expédition extrême. »


Sur ce même bateau, ils étaient 11 quand ils ont battu le record !
« Oui, mais ils étaient partis avec un très grand mât et un jeu de voiles sur drisses, sans enrouleurs. Le bateau a évolué avec un mât plus petit et des voiles sur emmagasineur qui font qu’il est un peu plus facile. 

En outre, le bateau a gagné à peu près deux tonnes entre la version équipage Franck Cammas et la version IDEC SPORT actuelle. Nous sommes beaucoup plus légers et avec moins de fardage et de trainée. Il ne faut pas oublier non plus que partir avec moins d’équipiers, c’est aussi gagner beaucoup en légèreté. »


Côté technique justement, le fait de partir avec le petit mât n’est pas pénalisant en terme de performances ?
« La réponse est simple : d’une part, cela permet de partir en équipage réduit et de naviguer avec deux tonnes de moins. Le bateau est plus sain, il y a moins de risque d’avarie. Surtout, dès que le vent est au-dessus de 20 nœuds, on se retrouve dans la même configuration que s’il avait le grand mât avec un ris. Et comme on fait deux tonnes de moins, on va plus vite.  »


Côté routage, vous allez travailler avec Marcel Van Triest. Pourquoi lui ?
« Oui, c’est nouveau. On va se découvrir mais je ne me fais aucun souci : Marcel est le routeur tenant du titre sur le Trophée Jules Verne, il a un palmarès très impressionnant et c’est aussi un grand navigateur. Il est très en pointe sur le grand sud, il a beaucoup travaillé la zone icebergs et ce sera sûrement un avantage précieux, je pense. Il connaît bien la musique ! »


Quelle est la bonne recette pour battre ce fameux record absolu autour du monde ?
« Partir au bon moment et enchainer les systèmes météo de la manière la plus efficace possible. Je dirais que la moitié de la réussite se joue sur la vitesse du bateau et l’autre moitié sur cet enchaînement favorable. »

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Par la rédaction
Source : Idec