Trophée Jules Verne / Spindrift 2 et Idec Sport attendus vendredi sur la ligne d'arrivée

Spindrift 2 naviguait ce midi entre l’anticyclone des Açores et une grosse dépression atlantique avec trente-cinq à quarante nœuds de brise. Dona Bertarelli, Yann Guichard et leurs équipiers ont encore une journée et demie de mer dans des conditions difficiles qui vont s’améliorer à l’approche des côtes bretonnes vendredi. Même tempo pour Francis Joyon : "Si on est à 100 % du potentiel du bateau, on peut même espérer couper la ligne vendredi midi."


Credit : E.Stichelbaut


Ouessant vendredi avant La Trinité
Ils auraient dû arriver ce soir à 18h43 pour s'emparer du Trophée Jules Verne. Le retard de Spindrift 2 devrait donc atteindre environ 1 000 milles et entre 36 et 40 heures. Attendus vendredi à Ouessant, les marins ont prévu de rallier ensuite leur port d’attache et leur base de La Trinité-sur-mer.


En bordure de l’anticyclone
Avant d’en finir, l’équipage de Yann Guichard va devoir négocier la traversée d’un front actif qui balayait ce mercredi midi, l’archipel des Açores. Afin de préserver les hommes et le matériel, le maxi trimaran a choisi une trajectoire raisonnable en bordure de l’anticyclone.

Mais un front actif se décale rapidement vers l’Est dans le sillage du maxi, lié à une très grosse dépression qui va balayer la Manche ce week-end.


40 nœuds sous les grains
La traversée de cette masse nuageuse va faire grimper le vent à plus de 40 nœuds sous les grains, mais Spindrift 2 sera alors bâbord amures avec son foil opérationnel. Cette phase délicate ne devrait durer que quelques heures avant une accalmie derrière le front.

En pointant vers le phare de Créac’h, les marins vont encore avoir à gérer un ciel de traîne avec de gros cumulonimbus chargés d’averses et de rafales, mais la mer devrait mieux s’organiser pour l’atterrissage breton.



IDEC SPORT, de son côté, est aux Açores et file à 33 nœuds dans une mer formée. Le scénario imaginé par Francis Joyon est clair : être à Brest le plus tôt possible vendredi et battre ainsi le record du bateau (alors Groupama 3) établi par Franck Cammas en 2010.


« Si on est à 100 % du potentiel du bateau, on peut même espérer couper la ligne vendredi midi. » expliquait Francis Joyon ce mercredi midi.

Il y a déjà quatre mètres de creux à proximité des Açores et cela va aller crescendo au fur et à mesure qu’IDEC remontera vers le Nord, dans le cœur des trains de dépressions qui déferlent sur l’Atlantique Nord.


Plutôt plein Nord et mer mauvaise
« Nous déciderons quelle route nous prendrons, sachant qu’il y a une possibilité en faisant cap plein Nord et une autre en allant plutôt vers le cap Finisterre », la pointe nord-ouest de l’Espagne. La route « espagnole » semble légèrement plus carrossable, mais elle présente un autre risque : après un passage de front cette nuit, elle peut entraîner ensuite quelques heures de vents plus faibles. « Et là, être pris dans des calmes avec une grosse houle et les voiles qui battent, ce serait très sollicitant pour le matériel » explique encore Francis Joyon.

Il y a donc de grandes chances de voir IDEC SPORT pointer plutôt les étraves vers le nord afin de traverser ce front le plus rapidement possible. On n’y évitera cependant pas la mer mauvaise, les fortes rafales et la mer grosse.


Les enjeux ? 
En finir avec ce tour du monde en sécurité et aussi le plus rapidement possible. Avec quelques accessits à glaner au passage. Comme le chrono établi par Franck Cammas et ses 9 hommes d’équipage en 2010 sur le même bateau, alors sous les couleurs de Groupama. Ils avaient alors mis 48 jours, 7 heures et 45 minutes. IDEC SPORT en est à 45 jours et demi à 15h ce mercredi après midi.


Spindrift 2 à 18 h (à 1035 milles de l'arrivée)
Milles parcourus en 24 h : 702
Vitesse moyenne en 24 h : 29,3

Idec Sport à 17h20 (à 1141 milles de l'arrivée)
Milles parcourus en 24 h : 686
Vitesse moyenne en 24 h : 28,4

Par la rédaction
Sources : Spindrift - Idec