IMOCA / Vendée Globe en vue, les skippers embarquent neuf voiles mais il faut choisir !

Quand on s’apprête à faire un tour du monde en course au large, le choix des voiles est crucial. Choisir quelles voiles embarquer est un véritable enjeu stratégique, d’autant que leur nombre est limité à neuf sur le Vendée Globe. Chaque skipper a ses préférences mais aussi ses petits secrets.


Credit : JM Liot

Elles sont obligatoires
Deux voiles sont obligatoires : le tourmentin et la grand-voile. Comme son nom l'indique, le tourmentin c'est la voile de tempête, la plus petite de toutes. Sa surface maximum (20m2) est imposée par le règlement. De couleur orange pour pouvoir être repérée aisément par un avion ou un cargo, c'est une voile que les skippers préfèrent ne pas avoir à utiliser… Le plus souvent, cela signifie qu'il règne du très mauvais temps ou bien que le bateau a subi une avarie qui ne lui permet plus de porter sa voilure normale.

Pour Morgan Lagravière, l'empannage reste la manoeuvre la plus délicate : « En virant vent arrière, la grand-voile reste sous pression en permanence : il faut donc maîtriser son passage d'un bord à l'autre en douceur. Parfois ce n'est pas possible et le risque est grand de casser des lattes. C'est pourquoi j'emporte un jeu de lattes de rechange. »


Les focs
Anglicisme oblige, on les appelle J1, J2, J3 en fonction de leur surface. Le J1, le plus grand, est amuré à l'avant du bateau et monte jusqu'en tête de mât, le J2 est un peu plus en arrière et son point d'ancrage est environ aux 7/8e du mât. Enfin, le J3, appelé aussi trinquette, est monté sur un étai volant. Ces trois voiles sont destinées avant tout aux allures proches du vent (à moins de 90°). Seule exception, comme le rappelle le skipper de Safran : « La trinquette peut aussi servir aux allures portantes, par vent très fort, ce qui arrive relativement fréquemment dans les mers du Sud. »


Les voiles de portant, place aux compromis
Une grand-voile, un tourmentin, trois focs…, il reste donc quatre voiles pour les allures portantes : le spinnaker et trois gennakers. On entre ici dans le domaine des compromis, car le skipper va faire ses choix en fonction de sa sensibilité et des capacités de son bateau.

Le spinnaker sera particulièrement efficace aux allures proches du vent arrière et par vents relativement faibles. Compte-tenu des vitesses des IMOCA aujourd'hui, les solitaires embarquent le plus souvent un seul « spi » pour le petit temps.

Voiles hybrides entre le spinnaker et le foc, les gennakers sont suffisamment creux pour donner de la puissance aux allures portantes : leur taille variera en fonction des besoins du skipper. Très souvent, c'est un gennaker de taille moyenne qui est embarqué comme voile de réserve en cas d'avarie sur l'un d'eux.


Secrets et cachotteries
C'est avant tout autour de ces quatre voiles supplémentaires que les différences de choix vont s'opérer entre les concurrents. Bien évidemment, les marins se gardent bien de révéler leurs priorités et leurs critères de choix...

Lors de son Vendée Globe victorieux, d'aucuns ont évoqué une mystérieuse trinquette magique que François Gabart aurait embarquée et qui lui aurait permis de faire la différence dans les océans Indien et Pacifique. Ce que l'intéressé s'est bien gardé de démentir... Info ou intox ? On n'en saura pas plus, car sur l'eau, la guerre psychologique est aussi une arme.

Par la rédaction
Source : Safran