Trophée Jules Verne / Idec Sport de retour à l'eau, Francis Joyon : "L'ensemble sera plus cohérent" (ITW)

Ce lundi, IDEC SPORT a été remis à l’eau après un chantier d’été mené par l’équipe technique de Francis Joyon au chantier Multiplast à Vannes. Un retour à l'eau qui marque le début d’une nouvelle campagne avec un objectif : battre le Trophée Jules Verne*. L'année dernière, le skipper trinitain et ses cinq hommes d’équipage avaient frôlé de peu l’exploit. Seuls deux petits jours leur avaient manqué pour décrocher le graal. Francis Joyon s’apprête à repartir sur le même bateau, dans la même configuration d’équipage réduit.


Idec Sport de Francis Joyon remis à l'eau
Credit : JM Liot


Quels travaux ont été entrepris sur IDEC SPORT en vue de cette deuxième tentative ?
Francis Joyon : « Le bateau a été mis au sec pendant un mois et demi. Ce chantier a été intense, dans la mesure où nous avions laissé le bateau à flot depuis le dernier tour du monde. Il y avait quand même une usure assez importante du matériel et des améliorations à apporter. 

On a notamment beaucoup travaillé sur la protection du barreur et des régleurs dans un objectif de performance. Nous allons aussi avoir une grand voile et un gennaker neufs. 

Pour le reste, nous avons peaufiné les choses : les cordages, l’accastillage ainsi que le safran central dont nous avons revu le profil avec le chantier AMCO, très pointu en matière d’appendices. Ce bateau a plus de dix ans, il a été amélioré par de nombreuses équipes, nous avons continué dans ce sens par petites touches. Il a fallu vraiment aller en profondeur pour gagner un peu de poids, un peu de vitesse, et je pense que nous avons fait du bon travail ! »


Cette plateforme optimisée vous convient-elle pour partir à la conquête du Trophée Jules Verne ?
F.J. : « Lors de la précédente tentative, on s’est aperçu qu’on n’était pas loin de la vérité malgré une météo qui n’a pas été très favorable pour battre le record. On repart avec un peu plus de performance et un peu plus d’expérience. Le bateau sera bien prêt, l’ensemble sera plus cohérent. »


À présent, quel est votre programme ?
F.J. : « Dès cet après-midi, nous rallions la Trinité-sur-Mer, notre port d’attache. La mise en place des voiles et des cordages pour rendre le pont opérationnel va nous demander une semaine de travail. La phase d’entraînement débutera début octobre avec des sorties avec le plus de membres d’équipage possibles et, je l’espère, Marcel Van Triest, notre routeur. On peut espérer être en stand-by pour le 20 octobre. C’est une vision optimiste des choses qui peut se réaliser si nous ne rencontrons pas de problème technique majeur. »


Pourquoi vous mettre en stand-by aussi tôt ?
F.J. : « La probabilité d’une fenêtre avant la mi-novembre est extrêmement faible, mais il faut être prêt pour en saisir une si elle se présente. Partir assez tôt dans la saison peut également nous permettre de bénéficier d’une meilleure remontée de l’Atlantique, même s’il restera forcément une grande part d’inconnu. La saison est relativement courte, elle se termine en février. Plus on peut partir tôt, mieux on se porte. On partira quand le vent le permettra, quand la situation sera correcte, même si elle ne sera idéale. »


L’an dernier, il ne vous a manqué que deux jours pour battre ce record autour du monde. Ce trophée Jules Verne reste donc possible ?
F.J. : « Nous étions dans les temps de Loïck Peyron jusqu’au cap Horn, malgré un océan Pacifique qui n’avait pas été simple. C’est vraiment la remontée de l’Atlantique qui nous a plombés : trop complexe, trop vent debout, trop de calmes. Rien que sur cette partie du parcours, on peut gagner ces deux jours. On a complètement confiance en nos chances de réussite. »

* Le Trophée Jules Verne est détenu depuis 2012 par Loïck Peyron et ses 13 hommes d’équipage à bord de Banque Populaire V (actuel Spindrift), trimaran de 40 mètres. Record à battre : 45 jours, 13 heures et 42 minutes

Par la rédaction
Source : Idec Sport