Vendée Globe / Fabrice Amedeo s'apprête à prendre le départ : "Je n'en peux plus d'attendre !"

Le départ approche à grands pas. Le Vendée Globe s'élancera le 6 novembre. Une course autour du monde qui fait rêver tant de marins, professionnels et amateurs, et qui va devenir réalité pour Fabrice Amedeo. Journaliste à Paris il y a encore si peu de temps, l'homme a changé de costume. S'entraînant à La Trinité sur Mer, son port d'attache, il prendra la barre de Newrest-Matmut. A un mois et demi du grand jour, impatient, il raconte.


Fabrice Amedeo au départ du prochain Vendée Globe
Credit : JM Liot

"Le temps s'accélère, le compte à rebours semble égrainer chaque jour un peu plus vite les journées qui me séparent du grand départ. Comment se sent-on à 42 jours de partir sur le Vendee Globe? Étonnamment bien pour ce qui me concerne.

Cette course, dont j'ai rêvé pendant des années et après laquelle j'ai couru depuis tant de mois, est là. Cette perspective inéluctable du grand départ qui approche me fait ressentir un sentiment puissant de plénitude. 

Une amie qui connaît bien la course au large, m'avait prévenu : "tu verras, à un moment ou à un autre, tu vas entrer dans ta bulle, tu seras déjà parti et tout va te glisser dessus sans ne plus avoir prise sur toi". Je sens depuis quelque temps cette déconnexion du réel à l'œuvre en moi et cet appel du large de plus en plus pressant. 

Je m'émancipe peu à peu de toutes les contraintes de nos vies de terrien pour me consacrer à l'essentiel : mon bateau, les êtres chers qui m'entourent, et surtout entretenir cette flamme, cette envie de large qui brûle en moi et qui bientôt sera mon principal allié. Car le challenge qui m'attend est immense et il y aura nécessairement des moments de doute, voire même d'indicible souffrance morale.

La bateau est prêt. Le skipper aussi ! L'imminence du départ scelle une belle amitié et une belle connivence avec Yvon et Julien (ses préparateurs) qui ont travaillé comme des fous depuis 18 mois. Nous sommes dans notre bulle. Les appareils photos et les caméras sont prêts à bord pour partager avec vous chaque étape de cette ascension de mon Everest personnel. Alors vivement le départ. Que le grand architecte accélère encore le temps. Je n'en peux plus d'attendre !"

par Fabrice Amedeo