Jules Verne / Marcel Van Triest, routeur d'Idec Sport : "Francis est toujours plus pressé que moi"

Le stand by est officiellement ouvert depuis ce jeudi pour Idec Sport et l'équipe de Francis Joyon. Si une opportunité de départ est apparue il y a quelques jours, « la fenêtre s’est refermée aussi vite. » L'occasion d'aller à la rencontre de Marcel van Triest, le septième homme du Team. Depuis la terre, et loin de la fureur d’un maxi multicoque lancé à toute allure, il se donne tout le temps de l’analyse et de la réflexion quant aux choix des routes les plus efficaces à suivre lors des conquêtes des grands records à la voile. En clair, il occupe le poste capital de routeur ! Rencontre.


Crédit : DPPI

Voir loin
Marcel le Néerlandais, expatrié aux Baléares, voit loin, très loin. Sa mission : découvrir non seulement la route la plus rapide et la plus efficace compte tenu des capacités des hommes et du bateau, mais surtout s’assurer de l’enchainement le plus fluide possible entre les systèmes avalés par une machine aussi performante que le Maxi trimaran IDEC SPORT.

Marcel van Triest naviguait récemment à bord d'IDEC SPORT, en compagnie de l’équipage réuni par Francis Joyon et auquel seul l’Allemand Boris Hermann manquait momentanément à l’appel. « Il est important que Francis et chaque membre d’équipage maitrisent les mêmes outils de recherche et d’analyse météo que ceux que j’utilise depuis la terre. » explique le grand Marcel.


Prévoir jusqu’au Cap
Marcel Van Trieste va tranquillement entrer dans la délicate phase d’élaboration des scenarii météos susceptibles de déclencher le départ pour cette nouvelle tentative de Francis Joyon et de ses hommes contre le record du Trophée Jules Verne. « Nous avons beaucoup débriefé entre nous suite à notre tentative de l’an passé » précise Marcel. « Notre décision de partir le 22 novembre 2015 nous garantissait un temps « canon » à l’équateur » se souvient-il.

« Nous étions quelque peu aiguillonnés à l’époque par la présence sur cette même tentative du maxi-trimaran Spindrift. Francis est toujours beaucoup plus pressé que moi de partir. C’est lui qui décide, après échanges avec l’équipage et moi-même. J’aime regarder le plus loin possible, et cette année, j’essaie de prévoir notre parcours jusqu’au Cap, en Afrique du Sud. Il ne sert à rien de signer un temps extraordinaire à l’équateur si on rate les « autoroutes » de l’Atlantique sud! » 


Enchainer encore et toujours
« L’idée est d’enchainer sans rupture trop brutale les systèmes météo. C’est là le secret de la réussite, et la difficulté majeure de l’exercice. Il faut « dégolfer » vite et sans stress, car cette traversée du Golfe de Gascogne est l’entrée en matière, parfois musclée d’un Tour du Monde, quand les organismes ne sont pas totalement amarinés, et quand l’état de la mer peut d’entrée de jeu malmener le bateau. Mais il faut aussi attraper sans transition les alizés Portugais puis Canariens. Ces schémas sont connus et se mettent en place relativement souvent en automne. Il est beaucoup plus compliqué de faire le lien avec les systèmes d’Atlantique Sud. »

Tout l’équipage d’IDEC SPORT poursuit au quotidien leur minutieuse préparation. Les échanges téléphoniques entre Marcel van Triest et tous les hommes du bord vont se multiplier, avec quelques visio-conférences à la clé. « Les échanges deviendront de plus en plus intensifs à l’approche d’une possible échéance » souligne Marcel Van Trieste.

par la rédaction
Source : Idec Sports