Vendée Globe / Décroché du duo de tête, Séb Josse : "Je ne joue plus avec les mêmes conditions qu'eux"

Entouré de groupes qui naviguent de concert, Sébastien Josse trace son sillage en véritable solitaire. Troisième, à 660 milles derrière le duo Armel Le Cléac'h - Alex Thomson, le skipper du Mono60 Edmond de Rothschild compose, par 46 degrés de latitude Sud, avec des enchaînements météos peu favorables à sa position. Depuis le week-end dernier, il enchaîne les manœuvres quand les ouvreurs signent des trajectoires tendues cap au Sud-Est. "J'en ai pris mon parti, je reste concentré sur ma route, et je fais avec ce qu'on me donne. Il faut être patient et attendre qu'une opportunité se présente."


Credit : Y.Riou/Gitana SA


Croisant cet après-midi à quelques 400 milles dans l'Ouest de l'archipel des Kerguelen, le marin niçois a opté pour une route médiane, plus nord que ses adversaires, afin d'anticiper les prochaines dépressions mais aussi pour se dégager de la contrainte de la Zone d'Exclusion Antarctique.


L'Indien se durcit
« Ça y est, j'ai mis mon chauffage en marche et ça fonctionne plutôt bien. » Les bateaux de tête du Vendée Globe sont bien dans le Grand Sud, aucun doute possible ! Car si l'océan Indien s'est montré doux et accueillant dans les premiers milles, depuis l'ambiance s'est durcie : ciel gris, plafond bas, températures en baisse, le décorum des mers australes est en place. Et le premier coup de baston de l'Indien est attendu pour les prochains jours.


Gitana 16 bien esseulé
Décroché du wagon de tête depuis ses problèmes de safran survenus il y a une semaine, Sébastien Josse voit ses deux adversaires s'envoler grâce à des conditions plus favorables.

Au classement de 15h, le dernier-né des Gitana occupe toujours la 3e place mais pointe désormais à plus 668 milles des deux leaders : « L'avarie de safran coûte très cher car elle m'a fait loupé un créneau. Depuis, je ne joue plus avec les mêmes conditions qu'eux, ce n'est pas une question de performance de bateau mais bien de météo. Devant, ils ne se posent pas de question, ils sont partis avec la pression et ils vont tout droit quand derrière je dois enchaîner les empannages et les zones de transition. 


Etre patient
J'en ai pris mon parti, je reste concentré sur ma route, la marche de Gitana 16 et je fais avec ce qu'on me donne. Il faut être patient et attendre qu'une opportunité se présente. D'ici là, ça ne sert à rien de s'agacer ou de naviguer dangereusement en essayant de trop pousser sur le bateau !»

"Pour la suite, j'observe déjà la dépression qui nous concernera d'ici 2-3 jours. Elle semble très forte – (50 nœuds)– quand elle balayera l'arrière de la flotte mais elle devrait se dégonfler un peu quand elle passera sur nous. Malgré tout, cela s'anticipe et j'ai mis de côté un routage plus rapide mais qui me faisait enchaîner les empannages le long de la ZEA pendant cette période » détaillait le skipper d'Edmond de Rothschild.


À 18H00 
1 Armel LE CLÉAC’H BANQUE POPULAIRE VIII
2 Alex THOMSON HUGO BOSS à 13.14 nm
3 Sébastien JOSSE EDMOND DE ROTHSCHILD à 690.27 nm 
4 Jérémie BEYOU MAITRE COQ à 1145.79 nm
5 Paul MEILHAT SMA à 1150.77

Par la rédaction
Source : Gitana Team