Vendée Globe / Grosse dépression en queue de peloton, Alex Thomson s'accroche : "Ici c'est un autre monde"

Tandis que Didac Costa (25e) caracole en short au large du Brésil, Armel Le Cléac'h (1er) a sorti les moufles, le bonnet et les sous-couches au pays des albatros. Le groupe de tête continue de glisser, tandis qu'en queue de peloton, derrière la bulle sans vent qu'ils s'apprêtent à quitter, les skippers vont être cueillis par une grosse dépression en provenance de l'Ouest. 35 nœuds fichiers, il va y avoir du sport dès mercredi soir !


Credit : C.Barnham/Hugo Boss/VG

Dépression à venir pour une quinzaine de solitaires
Ils vont être cueillis à froid. Le groupe des 15 bateaux, de Didac Costa 25e à Louis Burton 11e, étudie depuis hier soir cet œil rouge qui déboule du sud-ouest de l'Atlantique sud. « Une dépression, c'est une dépression. Qu'elle soit du Golfe de Gascogne ou du Sud, ça reste une dépression » confiait le jeune Suisse Alan Roura (La Fabrique) ce matin.

Cette dernière journée dans des vents faibles leur a donc permis de se préparer à rentrer dans le dur. Même Arnaud Boissières (17e), qui rentre pour la troisième fois dans les mers du Sud, est paré : « On fait plus attention à tout, vérifier si le matériel est bien accroché. On va rentrer dans l'Indien dans la semaine. C'est excitant et ça fait un peu peur, mais c'est génial. » 


En tête de course, au beau milieu de l'océan Indien, la solitude est piquante. La route est longue sur un Vendée Globe. Le secret de la réussite passe sans doute par la détermination et l'humilité face aux éléments.


Les marins ont la parole
Alex Thomson, Hugo Boss
"J'avais pas mal de vent pendant la nuit, mais cela ne va pas trop mal. Même s'il fait assez froid. Mais c'est normal à 46° S près des Kerguelen. Ici c'est un autre monde. Je me méfie de cet endroit. Ce n'est pas que je me sens seul. Il y a des centaines de milliers de gens qui me suivent. Je suis à une vingtaine de milles d'Armel. Je me sens isolé, et non pas seul. On aura sans doute une transition à négocier après les Kerguelen et ensuite vers l'Australie, on va avoir beaucoup plus de vent. J'espère rester accroché à Armel et d'ici jeudi, je devrais être tribord amures. Cela veut dire que j'aurai mon foil à l'eau pour obtenir le plein potentiel du bateau avec un vent de sud. »


Paul Meilhat, SMA
« J'aperçois toujours Jérémie (Beyou), il est à 6 milles. C'est rassurant d'avoir un voisin puis c'est sympa. On a pu discuter à la VHF. Ça permet de tenir un rythme plus élevé. C'est bien d'avoir un repère de vitesse. Aujourd'hui, la vitesse n'est pas bonne du tout. On a une mer croisée et un vent très instable, qui passe de 15 à 25 nœuds dans les grains. »


Thomas Ruyant, Le Souffle du Nord pour le Projet Imagine
"Je vais passer mon premier cap de Bonne Espérance. Le premier des trois grands caps. C'est la fin d'une descente de l'Atlantique. On va rentrer dans les choses sérieuses du Vendée. C'est un cap mythique. Et surtout je suis aussi dans les quarantièmes. C'est aussi une première pour moi. On entre dans les mers australes. La mer est assez grosse, pas très rangée. »


À 18H00 
1 Armel LE CLÉAC’H BANQUE POPULAIRE VIII
2 Alex THOMSON HUGO BOSS à  17.3 nm
3 Sébastien JOSSE EDMOND DE ROTHSCHILD à  510.45 nm
4 Jérémie BEYOU MAITRE COQ à  999.51 nm
5 Paul MEILHAT SMA à 1008.81 nm

Par la rédaction
Source : Mer et Media