Record / Cap Horn pour Thomas Coville, Sodebo Ultim compte 4 jours d'avance !

Cap Horn pour Thomas Coville ! Cette nuit à 2h20 (heure française), le skipper de Sodebo Ultim’ a franchi le fameux cap avec 4 jours 59 minutes d’avance sur le temps de Francis Joyon, détenteur depuis 2007 ! Le marin solitaire, fatigué après 31 jours de course à un rythme effréné, ne faiblit pas. C’est la première fois qu’un marin solitaire traverse l’Océan Pacifique aussi vite. 


4 jours d'avance au Cap Horn pour Thomas Coville !
Credit : JM Liot/DPPI


Thomas Coville signe ce matin un nouveau record, celui de la traversée du Pacifique en solitaire en 8j 18h 28m 30s (sous réserve d'homologation et de ratification par le WSSRC - World Sailing Speed Record Council). A une moyenne de 25.8 nœuds, il a parcouru les 5429 milles de cet océan.


Comme en équipages !
Pour aller de la pointe sud de la Tasmanie au Cap Horn, le skipper de Sodebo Ultim’ n’aura mis que 10 min de plus que Orange II, le catamaran de presque 40 mètres de Bruno Peyron qui, en 2005, avait mis 8 jours et 18 heures avec 14 hommes à bord. Et 39 minutes de moins que Groupama 3 en 2010 avec 10 hommes à bord dont Thomas Coville.


La route est encore longue
Le skipper solitaire ne relâche pas ses efforts. Il sait que la route est encore longue jusqu'à Ouessant. Il peut compter aujourd'hui sur un sacré matelas, plus que confortable, de 4 jours d'avance. Les compteurs sont au vert mais pas question pour autant de s'emballer. Les embûches peuvent encore être nombreuses. Vigilance et concentration restent de mise.


LES MOTS DE THOMAS COVILLE

Je voulais attraper le bon train
« On a une super fenêtre. Pour tenir les routages, il fallait attaquer. Je me suis mis dans le rouge comme jamais même à vélo. Hier je voulais vraiment y arriver pour attraper le bon train de la dépression. Je suis vraiment allé très loin puiser dans mes ressources. Cela fait partie du jeu."

Tu retrouves la côte
"Hier je suis allé frôler les cailloux. Tu retrouves la côte alors que tu t'es habitué à être entouré de liquide qui bouge tout le temps et là, tu as devant toi quelque chose d'immobile, un danger avec l'énorme houle du Pacifique qui arrive sur la côte déchiquetée. J'ai longé cette côte à 10 milles. Comme je n'ai pas de moteur il ne faut pas que ça foire ! »

J’ai eu froid, très froid
« Drôle de jeu que les glaces. Un paramètre que tu ne maîtrises pas et qui devient rédhibitoire pour les records où la distance parcourue est un des facteurs importants. On est descendu très sud. J’ai eu froid, très froid. Je suis resté des heures assis dehors dans le froid, une écoute à la main dans ma combinaison de survie prêt à choquer ou à reprendre. A terre, tu ne pourrais pas supporter cela. »

C’est le retour à la civilisation
« Pendant 30 jours tu vis dans un bruit infernal, dans le froid, l’humidité, le gris, et puis tu sors du no man’s land, tu passes le Cap Horn et là plus rien, plus de vent, de la pétole, c’est assez incroyable ! Je n’ai plus cette pression les glaces, l’humidité, le froid, le désert. C’est le retour à la civilisation, les gardes côtes sont venus me parler ainsi qu’un autre bateau. »

Je sais que ce n’est pas joué 
« C’est mieux d’être devant. Mentalement, c’est agréable et appréciable. Je sais que ce n’est pas joué mais que c’est confortable. J’ai une super équipe autour de moi tant pour le routage que pour la préparation technique. Il faut que je reste dans cette dynamique de bien jouer. »





OUESSANT - CAP HORN : NOUVEAU TEMPS DE RÉFÉRENCE
Parti le dimanche 6 novembre de Ouessant, Thomas Coville aura mis 31 jours 11 heures 30 min 8 sec pour doubler le dernier des trois grands caps du tour du monde à la voile. Avec une vitesse moyenne sur l’eau de 25.33 noeuds, le skipper de Sodebo Ultim’ établit un nouveau temps de référence en solitaire entre Ouessant et le Cap Horn. Il a parcouru 19142 milles depuis le départ – soit 35 450 km. En ligne droite, il lui reste 7000 milles jusqu’à Ouessant.

Pour battre le record de Francis Joyon, Thomas Coville doit être de retour à Brest avant le 3 janvier 2017 à 4h 23 min 57 secondes (heure française)

Par la rédaction
Sources : A.Bourgeois - ScanVoile