ITW / Le Trophée Jules Verne en ligne de mire pour Yann Guichard et Spindrift 2 : "Un curseur plus haut"

L'hiver dernier, Spindrift 2 n'est pas parti à la conquête du Trophée Jules Verne. Trophée qu'a finalement remporté Francis Joyon sur IDEC SPORT en 40 jours 23 heures. L'hiver 2016-2017 a plutot été mis a profit pour réaliser des modifications sur le maxi de Yann Guichard et Dona Bertarelli avec la ferme intention de rafler à leur tour ce fabuleux chrono. 


Crédit : Ch Schmid

Modifications sur le maxi Spindrift 2
Les modifications se sont concentrées sur l’optimisation de la plateforme et des appendices. Au vu du nouveau temps de référence qui a pratiquement été réduit de 10%, le défi va être difficile à relever mais l'équipe Spindrift racing met toutes les chances de son côté pour y parvenir. L’heure est désormais aux tests de ces nouveaux appendices et aux entraînements jusqu’à septembre afin d’être prêt et en stand-by mi-octobre. Yann Guichard explique.


Plans porteurs 
La stratégie ne change pas complètement depuis l’hiver 2015 mais elle doit s’adapter au nouveau temps de référence qui est passé de 45 à moins de 41 jours. Par conséquent, il va falloir aller 10% plus vite !

L’idée d’installer des plans porteurs sur le maxi n’était initialement pas destinée au Trophée Jules Verne mais plutôt à des records courts comme celui des 24h. Nous avons fait le choix de les mettre en place pour le Jules Verne car cela va apporter un gain de performance à certaines allures. Cette installation nécessite un gros travail de prise en main et de réglages que nous testons actuellement pendant les entraînements.


Réduire l'équipage
Ensuite, nous allons certainement réduire notre effectif sur cette tentative et partir en dessous de 14.
Mais il faut faire attention à ne pas comparer les bateaux, Spindrift 2 fait 40 mètres et IDEC Sport en fait 32. Ces 8 mètres d’écart font toute la différence par rapport à la taille du bateau et son poids qui vont imposer le nombre d’équipiers nécessaires à bord pour manœuvrer et être performants. L’objectif du team est de mener Spindrift 2 à 100% de son potentiel. Il reste un gros bateau et il faut être plus de 10 équipiers à bord pour pouvoir le manœuvrer.


Plusieurs départs envisagés
On souhaite se mettre en stand-by relativement tôt au mois d’octobre pour être prêts à saisir les bonnes fenêtres météo de l’hiver. Nous sommes conscients que pour y parvenir il faudra surement faire plusieurs départs. Grâce aux fichiers météo, on arrive à avoir une visibilité assez claire à 7/8 jours et à détecter la tendance à 10 jours. Alors au bout de 4/5 jours à l’équateur, on peut se rendre compte si la météo au cap de Bonne Espérance et à l’entrée de l’ocean Indien est peu propice à aller chercher le record. Dans ces conditions, on sera amenés à faire demi-tour et se préparer à un nouveau départ.

Les temps de référence de Francis Joyon à chaque cap représentent des repères pour notre course. Il faudra être en avance au cap de Bonne Espérance par rapport au temps de l’équipage d’IDEC Sport puisqu’il a fait une traversée de l’océan Indien extraordinaire et imbattable.

A bord, le rythme sera également impacté. Il faudra pousser le bateau et les marins dans leurs retranchements pour ce long sprint. Il faudra trouver le bon équilibre entre la performance, la puissance de la machine, l’investissement des marins, la prise de risques tout en s’assurant de conserver le bateau en parfait état tout au long du parcours pour l’utiliser au maximum de son potentiel.


Un rythme plus intense
Je vais modifier le rythme que je vais imposer à l’équipe. Il sera plus intense car nous serons moins nombreux à bord et certainement plus éprouvant physiquement et mentalement car les vitesses seront plus élevées.

Une question importante qui aura des incidences sur la montre se posera dans le Sud, celle de se rapprocher des glaces pour raccourcir le parcours, si la météo le permet ou est propice. Ainsi, on pourrait gagner 1 ou 2 degrés de latitude, ce qui représente un gain considérable en distance autour de l’Antarctique. Toutefois, il faudra prendre en considération le risque de rencontrer des icebergs sur notre route.

Ce qui est sûr c’est que le curseur est plus haut mais on se tient prêts ! Ce nouveau temps de référence va être difficile à aller chercher mais pas impossible.


Retrouvez le mag #3 de l'écurie Spindrift Racing, ici

par la rédaction
Source : Spindrift Racing