IMOCA / Des foils dès 2018 sur La Fabrique, Alan Roura : "Lʼidée est dʼêtre dans le gain de vitesse pur"

Après la Transat Jacques Vabre aux côtés de Frédéric Denis, durant laquelle Alan Roura a pu apprivoiser son nouvel IMOCA La Fabrique (ex-MACSF), le skipper suisse se lance un nouveau défi : modifier sa nouvelle monture en « foiler » pour la prochaine Route du Rhum. Début du chantier au retour du bateau en France, mi-janvier, pour une remise à l’eau quatre à cinq mois plus tard.


Crédit : Ch Breschi



Dès 2018
Il l’avait annoncé lors du rachat de l’ex-MACSF de Bertrand de Broc par son partenaire principal La Fabrique : Alan Roura veut des foils pour le Vendée Globe 2020. « Nous hésitions entre les implanter à l’hiver 2019, afin de ne pas se précipiter et attendre de voir ce qui se faisait sur les nouveaux IMOCA, ou bien s’y atteler dès début 2018 dans le but de naviguer un maximum sur le bateau dans sa nouvelle configuration », dévoile le Genevois.

C’est finalement la deuxième option qui a été retenue. « L’objectif de cette Transat Jacques Vabre 2017 était de trouver les manettes et d’étudier les éventuelles améliorations à apporter, explique-t-il. En seize jours de course avec Fred (Denis), notre connaissance et notre utilisation du bateau ont évolué de façon considérable, ce qui nous offre une vision beaucoup plus approfondie de ce que nous pouvons modifier à bord. La priorité a ainsi été mise sur le temps d’adaptation aux foils. »


Mise en chantier mi-janvier
Actuellement en mer pour le convoyage retour depuis le Brésil, le monocoque devrait être de retour en Bretagne en début d’année 2018. Le cabinet Finot-Conq, architecte du bateau, sera en charge du dessin de ces nouveaux appendices avec l’hydrodynamicien Michel Kermarec, tandis que leur confection sera confiée au chantier JPS Production et les modifications structurelles de la coque à Gepeto Composite.

Après quatre à cinq mois de chantier, La Fabrique devrait être remis à l’eau durant le printemps 2018 et participera au maximum de courses ouvertes au circuit IMOCA avant le départ de la Route du Rhum, le 4 novembre.


Design des foils
Au premier coup d'oeil, les foils de La Fabrique pourront sembler assez intermédiaires entre les versions 3 des IMOCA de la génération 2015 et ceux dʼHugo Boss. Cependant, des raffinements discrets en feront des appendices optimisés pour un maximum de polyvalence. « Lʼidée est dʼêtre dans le gain de vitesse pur, sans altérer les performances existantes du bateau, précise Alan Roura. Il devra aller plus vite au portant et au reaching, sans pour autant se retrouver pénalisé dans les allures de près ». Les calculs et les dessins sont en cours et devraient être finalisés dʼici quelques semaines.


Greffe des foils
C’est à Gepeto Composite (Lorient) que reviendra la tâche de déposer les puits de dérives existants et d’implanter ses nouveaux appendices à La Fabrique.  Gepeto Composite sera également l’artisan d’un important travail d’allégement de la partie avant de La Fabrique, corroboré au chantier d’hiver classique mené par l’équipe d’Alan. Certains renforcements structurels, nécessaires suite à la modification des forces exercées sur le bateau par l’ajout de foils, seront également conduits par l’entreprise lorientaise.


Si le budget du chantier « foils » est couvert, La Fabrique reste ouverte à la venue de nouveaux partenaires et le projet en lui-même nécessite encore quelques fonds supplémentaires, dans le but de se donner les meilleures chances de performance - à hauteur de 100 000 à 200 000 euros par an jusqu’au Vendée Globe. « Ce chantier s’inscrit dans l’esprit de notre nouveau projet sur quatre ans avec La Fabrique, ajoute le skipper. Évoluer techniquement, grandir humainement et s’élever sportivement. C’est pourquoi j’aurai également à travailler de mon côté pendant cette mise en chantier, tant sur la stratégie, la météo, l’analyse de trajectoire, la préparation physique et mentale… Mais aussi et surtout en multipliant les entraînements sur l’eau, sur différents supports. Voire même en embarquant en tant que co-skipper ou équipier sur d’autres courses et circuits, avec pourquoi pas une Transat AG2R en Figaro ? Je suis ouvert à toute proposition ! »

Par la rédaction
Source : A.Mouraud