400 derniers milles palpitants après 79 jours de mer, les solitaires du Vendée Globe offrent un final de folie

 

Charlie Dalin (Apivia), Boris Herrmann (SeaExplorer - Yacht Club de Monaco), Louis Burton (Bureau Vallée 2), Thomas Ruyant (LinkedOut), Yannick Bestaven (Maître CoQ IV). Voici les têtes d’affiche, les premiers rôles de ce 9e Vendée Globe, qui jouent ici leur dernière scène. Unis dans leur sort comme les cinq doigts de la main, ils sont attendus aux Sables d’Olonne dans la soirée de mercredi et jusque jeudi au petit matin. Dans quel ordre et à quelle place ?

 

Crédit : JM Liot

Sur l’eau, Charlie Dalin et Yannick Bestaven ont été les deux grands patrons. Le premier réalise une course remarquable de précision et d’efficacité. Il a passé plus de 36 jours aux commandes, et il mène aujourd’hui son monde, à proximité du cap Finisterre. Le second livre aussi une magnifique prestation : 26 jours en éclaireur dans le Pacifique et l’Atlantique Sud, avec une faculté hors pair à faire marcher son bateau (génération 2016) à 100% de ses capacités.

Thomas Ruyant, dont le foil bâbord s’est rompu il y a deux mois, est l’autre grand animateur de ce tour du monde. Pour passer 72% du parcours dans le trio de tête, dont une grande partie « à cloche pied », le skipper de LinkedOut a dû se sublimer ! Louis Burton, le galérien sublime, s’est révélé téméraire dans ses choix de route et d’une grande combativité face à l’adversité. Plus discret, mais toujours à l’affût dans la meute des chasseurs, l’Allemand Boris Herrmann pourrait être le premier skipper étranger à remporter le Vendée Globe !

 

Le temps sera le juge ultime dans ce scénario diabolique. Un scénario qui oblige ces cinq hommes à puiser dans ce qui leur reste d’énergie pour remporter cette course contre la montre, et n’avoir rien à regretter une fois la ligne d’arrivée franchie. Leur physique et leur mental sont pourtant bien entamés par ces 11 semaines de régate au contact où jamais, à aucun moment, les leaders n’ont connu la tranquillité, l’opportunité de gérer sereinement leur avance.

 

Plus de 24 heures de navigation dans le golfe de Gascogne, au sein duquel le quintet s’est scindé. Au Sud, Charlie Dalin, suivi par Boris Herrmann, flirtent avec le cap Finisterre et vont longer les côtes espagnoles. En distance au but, c’est la route la plus courte mais elle leur imposera de multiplier les empannages jusqu’à la ligne d’arrivée. Au Nord, Louis Burton, Thomas Ruyant et Yannick Bestaven sont plus éloignés du continent, mais ils peuvent filer sur un seul bord (tribord), poussés par un flux de Sud-Ouest se renforçant à l’avant d’un front. Les projections de routages donnent la clique à quasi égalité au large des Sables d’Olonne. Quelques heures seulement devraient séparer tous ces prétendants aux lauriers entre mercredi soir et jeudi au petit matin. Alors, comme le souligne le directeur de course Jacques Caraës, « il est urgent d’attendre ».

Source : VG