Trophée Jules Verne / Idec Sport s'élance aujourd'hui, Francis Joyon : "Nous serons dans le bain d’entrée !" (ITW)

Cette fois c’est une certitude : IDEC SPORT va s’attaquer au Trophée Jules Verne dès aujourd’hui samedi. Le trimaran rouge va quitter le port de Brest avec ses six hommes d'équipage cet après-midi pour franchir la ligne de départ à Ouessant dans la soirée. Quelques heures avant le grand départ qui s’annonce très musclé, Francis Joyon explique. 


Crédit : JM Liot



Cette fois, vous passez en code vert ? IDEC SPORT va partir aujourd’hui autour du monde ?
"Oui ! Nous avons décidé de partir car nous avons vu qu’il y avait des chances d’accrocher la dépression qui se situe dans l’Atlantique Sud. Nous partons aujourd’hui avec cette idée-là. On part dans une journée très ventée : 30 à 35 noeuds de vent sur Brest, beaucoup plus sur Ouessant. Les conditions de départ ne vont pas être faciles. »


Pas de round d’observation donc, tout de suite dans le vif du sujet ?
« Oui. Il faudra surtout être prudents dans le golfe de Gascogne où la mer sera très forte avec 4 à 5 mètres de houle annoncés et la mer peut être croisée encore puisqu’on a eu un coup de vent de sud-ouest avant-hier. Et maintenant, nous sommes dans un régime de secteur nord. Nous serons dans le bain d’entrée de jeu !"


Cela veut dire que vous pouvez envisager un bon chrono à l’équateur ?
« Effectivement, nous avons espoir de battre le temps de référence à l’équateur et on pourrait mettre moins de 5 jours et demi si tout s’enchaine bien. »


Quel est votre état d’esprit à quelques heures du départ?
« Un dernier tour du bateau, histoire d’être certain de n’avoir rien oublié, qu’on a bien l’avitaillement qui convient, que chacun a bien mis son passeport dans le conteneur de sécurité, des petits rituels comme ça.. L’équipage est content, ce sont des gens qui sont habitués aux départs et qui sont heureux en mer. »


Un petit mot d’explication sur la situation météo?
« Le trajet jusqu’à l’équateur parait relativement simple. Il y a peu d’aléas météo et de questions à se poser, mise à part cette nuit une petite dépression qui pourrait créer un manque de vent dans le golfe de Gascogne. Il ne faut donc pas s’empêtrer là-dedans. 

Mais surtout, on essaie de voir plus loin, jusqu’à la position de l’anticyclone de Sainte Hélène, la circulation des dépressions qui partent du Brésil et se dirigent vers Bonne Espérance. C’est un mélange de tout ça qui a déterminé notre décision de partir aujourd’hui. »


Les doutes que vous aviez ces derniers jours – notamment sur la situation dans l’Atlantique Sud – sont levés?
« Les doutes sont levés à 50%, le pari subsiste. On ne peut être certains de rien mais on part sur une probabilité qui peut devenir favorable. Par le passé, des projets ont attendu des mois et des mois une bonne fenêtre, on se dit qu’il faut tenter notre chance."


Vers quelle heure pensez-vous larguer les amarres pour vous rendre sur la ligne de départ de Ouessant ?
« En milieu ou fin d’après-midi. »


L’équipage d’IDEC SPORT
– Francis Joyon (FRA)
– Bernard Stamm (SUI)
– Gwénolé Gahinet (FRA)
– Alex Pella (ESP)
– Clément Surtel (FRA)
– Borris Herrmann (GER)


Le Trophée Jules Verne :
Chrono à battre : équipage de Loïck Peyron en 45 jours, 13 heures, 42 minutes et 53 secondes. Moyenne de vitesse à tenir : 20 nœuds sur la route orthodromique.

Par la rédaction
Source : Idec