Volvo Ocean Race / Nicolas Lunven équipier avec Dee Caffari : "je ferai sans doute encore une ou deux étapes"

"Ils ont eu un Pot-au-Noir tout simplement horrible : ils ont passé des journées entières à moins de 3 nœuds sous une chaleur infernale." Navigateur de Turn the Tide on Plastic sur les trois premières étapes de la Volvo Ocean Race, Nicolas Lunven est rentré en France pour la quatrième, remplacé comme prévu par Brian Thompson. Avant de retrouver son équipe à Hong Kong, il raconte.


Credit :  Jeremie Lecaudey/Volvo Ocean Race


La flotte vit un Pot-au-Noir particulièrement éprouvant, qu’en pensez-vous ?
"Je me dis que je suis bien content de ne pas être à leur place, parce que ça n’a pas dû être facile à vivre ! J’étais resté à Melbourne jusqu’au départ de l’étape pour bosser sur la météo avec Brian Thompson. Le Pot-au-Noir semblait alors plutôt clément, la situation météo a sacrément changé, parce qu’ils ont eu un Pot-au-Noir tout simplement horrible : ils ont passé des journées entières à moins de 3 nœuds sous une chaleur infernale avec un vent parfois complètement à l’opposé de ce qui était prévu !


Est-ce stressant ?
Ce type de navigation en lui-même n’est pas forcément stressant. En revanche ce qui est stressant, c’est de se dire sans arrêt que si ça se trouve, le copain à quelques milles d’ici a réussi à attraper un nuage et va s’échapper. Dans l’instant, tu as toujours ce doute, c’est un peu au petit bonheur la chance. Sinon, il y a aussi la chaleur qui n’est pas facile à vivre et là, ils ont eu vraiment très chaud : j’ai vu que l’eau était à 32 degrés, ça laisse imaginer la température de l’air, c’est plus de 40 ! 


Quelle sera la suite du programme ?
Un long bord vers les Philippines, avant d’attaquer la Mer de Chine vers Hong Kong, avec quand même de nombreux pièges sur la route. Il y a d’abord les alizés qui ne sont pas si simples que ça, parce que ça veut dire pas mal d’oscillations du vent qui nécessitent d’adapter les voiles et les trajectoires. 

Ensuite, il y a l’approche des Philippines, avec des îles puis beaucoup de courant et une mer potentiellement mauvaise dans le Détroit de Luçon, enfin la Mer de Chine avec un régime général de vent de nord-est qui peut être assez fort le long de la côte.


Pour revenir sur le début de Volvo Ocean Race avec Turn The Tide on Plastic, vous êtes arrivé assez tard sur le projet ?
C’est vrai car j’ai été appelé pour remplacer Brian Thompson qui s’est blessé l’été dernier. Ce n’était pas prévu que je fasse la Volvo Ocean Race. La préparation globale du projet a en elle-même été tardive, donc forcément, on court un peu derrière le temps par rapport à des équipes mieux préparées et mieux organisées. 

Nous, on fait tout à la va-vite avec nos petits moyens, mais c’est très enrichissant, ça permet d’apprendre en vitesse accélérée puisque nous faisons beaucoup de choses par nous-mêmes. Nous avons trouvé un fonctionnement intéressant en nous répartissant les tâches, chacun se repose sur l’autre, ça permet d’aller droit à l’essentiel.


Quels peuvent être les objectifs de l’équipe d’ici la fin de cette Volvo Ocean Race ?
Il y a pour l’instant deux équipes, MAPFRE et Dongfeng, clairement au-dessus du lot, ensuite, AkzoNobel, Vestas et Brunel sont aussi au-dessus de nous, même si pour le moment, Brunel est un peu en retrait. 

Enfin il y a Scallywag et nous. J’ai donc envie de dire que l’objectif premier est de finir devant Scallywag, la cerise sur le gâteau serait de terminer devant Brunel qui est pour le moment en-deçà de ses ambitions. L’objectif est en tout cas clairement de progresser et d’acquérir de l’expérience. 


Quelle est la suite du programme pour vous ?
Maintenant que Brian est opérationnel, je vais un peu moins naviguer. Je repars à Hong Kong début février, puis je navigue tout le mois de février, j’ai ensuite une longue pause parce que je ne fais pas l’étape Auckland-Itajai. Ensuite, je ferai sans doute encore une ou deux étapes. Pour l’après-Volvo, je n’ai pas trop de visibilité. Mon ambition reste de faire le Vendée Globe, mais on verra ça quand j’aurai un peu plus de temps de m’en occuper."

Par la rédaction
Source : VOR