Vendée Globe / Le skipper d' Ecover donne ses impressions

Mike Golding semble inébranlable en mer comme à terre, et lorsqu’il a débarqué de son plan Owen Clarke Design sur le ponton de Port Olona, le Britannique mariait avec bonheur sourire amusé et réponses précises à une interview express...

Cela sera dimanche 9 novembre la septième fois que vous allez prendre le départ d’un tour du monde, à l’envers, à l’endroit, en solitaire ou en équipage !
« Je suis très chanceux d’avoir cette opportunité, d’avoir pu courir autant de courses. Je suis très content de porter les couleurs d’Ecover pour cette sixième édition du Vendée Globe, et la troisième participation pour moi. J’ai déjà gagné un tour du monde, mais c’était en équipage : c’est donc ma mission que de l’emporter en solo ! Gagner cette course serait le plus important moment de ma carrière de navigateur… Je vais essayer. »

Qu’est-ce qui a changé dans la façon de naviguer autour du monde au fil des ans ?
« La navigation a énormément évolué : c’est plus facile aujourd’hui parce que j’ai connu l’époque où je me positionnais encore au sextant ! Maintenant, vous pressez des boutons et vous avez un ordinateur de bord qui répond à toutes vos questions… Mais j’aime bien cela aussi parce que si cela a modifié notre approche de la navigation, c’est aussi plus excitant parce qu’il y a plus d’informations, plus de réflexion à avoir : le jeu est plus ouvert, plus fort. »

Les bateaux aussi ont changé !
« Les voiliers ont changé, mais la direction reste la même. C’est toujours aussi brutal ! Il faut faire attention, car les carènes sont plus radicales, les surfaces de toile sont plus importantes, mais en contrepartie, les winches sont plus gros et plus puissants ! Ce sont de bons bateaux, que je qualifierais de plus sains, plus marins, moins volages que les génération précédentes. Ils sont durs à mener, ils demandent plus d’attention, plus de concentration, mais ils vous mettent en confiance. Je vois bien la différence avec mon précédent Group 4 qui était presque aussi puissant mais moins « safe » ! »

Parlons un peu du sommeil sur ces monocoques très bruyants : combien de temps dort-on par jour sur un tour du monde ?
« Cela dépend mais en règle générale, je dors par tranche d’un quart d’heure à une demie heure (au plus une heure) et au total par jour, je cumule environ cinq heures et demie de repos sur un tour du monde de trois mois environ. Dans la pratique, je préfère dormir la nuit parce que les journées sont plutôt remplies par l’entretien et le bricolage qui sont plus faciles à faire quand il fait jour. Mais tout ce schéma peut être modifié en cours de route s’il y a des conditions de navigation particulières. J’ai établi un programme quotidien avec une « job-list », un temps de repos, de navigation… »

Et qu’est-ce qui n’a pas changé sur un tour du monde ?
« Le vent ! L’océan ! Mais c’est très difficile de décrire pourquoi on va se faire secouer dans les tempêtes et le froid, et ce qui se passe là-bas, au loin, seul… Il y a plein de choses qui changent dans votre vie de tous les jours en mer. C’est une autre existence ! Mais si la technologie évolue, si les bateaux sont plus rapides, quand vous partez pour une longue traversée des océans du monde, il reste toujours la solitude ! Et ça, ça ne bouge pas… »

Source : Vendée Globe