Route du Rhum / Superbe victoire de François Gabart en IMOCA : "Je me suis donné comme jamais !"

Il l'a fait ! Dès sa première participation sur la Route du Rhum, François Gabart signe une très belle victoire. Ce vendredi 14 novembre à 18 heures 38 minutes et 55 secondes, le skipper de Macif a franchi la ligne d’arrivée de la 10e Route du Rhum. Chapeau !


Macif et François Gabart, vainqueurs de la Route du Rhum IMOCA !
Crédit : O Blanchet - DPPI - Macif [Plus d'images, ici]

Crédit : A Courcoux

En tête de la flotte des IMOCA depuis le cap Fréhel, le skipper de MACIF a réalisé un parcours sans faute jusqu’en Guadeloupe, chassé par Jérémie Beyou (Maître Coq) son plus proche rival. 

Pour sa première participation à la Route du Rhum, François Gabart a brillé, comme il avait brillé sur le Vendée Globe. C’est à croire que les grandes premières lui réussissent !


François Gabart à son arrivée : "Je ne pouvais pas finir mieux !"
« C’est énorme, c’est la Route du Rhum ! Je me suis donné comme jamais. Je suis content du résultat et de la façon dont j’y suis arrivé. Le projet a été lancé il y a quatre ans, j’ai fait un tour du monde et aujourd’hui, je ne pouvais pas finir mieux avec mon Imoca Macif.  Avec lui, on a vécu de belles choses.

Je voulais vivre une Route du Rhum avec les mêmes émotions que sur le Vendée Globe. Je me suis régalé, c’est de la superbe course au large en solitaire.

"Je ne l'aurais pas cru"
C’est vrai que si on m’avait dit ça il y a quatre ans, je ne l’aurais pas cru. 

Ce n’est pas parce que tu es en tête que c’est facile, au contraire. Je me suis battu pour mener la course de bout en bout. C’est très personnel, ce n’est pas vis-à-vis de la concurrence, mais je me suis mis la barre très haut, j’avais un haut niveau d‘exigence. 

Quand Vincent (Riou – PRB) est parti, j’aurais dû être content, mais j’étais déçu car je savais qu’on allait faire une belle bagarre. Je n’ai pas réfléchi dix secondes que déjà Jérémie (Beyou) était derrière moi. 


"Plus de fraîcheur physique sur la fin"
J’ai juste créé la distance il y a trois jours ; Peut-être parce que j’étais plus en confiance avec le bateau. J’ai eu un feeling et des sensations géniales. J’arrivais à sentir à la barre, le bon matossage d’une voile ou une algue dans le safran. Je sentais quand il fallait attaquer. J’ai peut-être eu aussi plus de fraîcheur physique sur la fin. Personnellement, je serai incapable de faire une Solitaire du Figaro et une Route du Rhum la même année ! 

Plus de spi
Niveau souci : j’ai eu un problème d’électronique dès les deux premières nuits. Plus de pilote, plus de compas au moment où cela tapait vraiment fort ! J’ai passé trois heures à la barre, dans le noir total et 35 nœuds de vent… Ensuite il y a eu la galette de J3 et puis ce spi. Le front est rentré fort, je suis parti au tas. En choquant le spi, il s’est bloqué. J’ai essayé de l’affaler comme à la volée, mais cela n’a pas marché. Et c’était dangereux. Le lendemain, j’ai ouvert le gennaker, ma deuxième voile de portant. Elle s’est ouverte sur 1 mètre quand elle s’est prise dans l’outrigger. Je l’ai réparé de suite. Mais tous ces soucis, c’est la Route du Rhum ! Quand tu vas à fond la caisse, avec les contraintes qui jouent sur le bateau, c’est quelque chose de normal, qui fait partie du jeu.

"Je n’avais plus le choix"
J’ai beaucoup barré depuis les Açores. Je voulais être à fond, mentalement, physiquement. Mais en terme de pression, ce n’est pas facile. J’ai eu aussi ces quelques problèmes techniques dont je n’ai pas voulu parler. Sans ce spi, cela aurait pu être important ces dernières 24 heures et je ne voulais pas laisser cet espoir à Jérémie. Donc je n’avais plus le choix, il fallait que je sois plus rapide que lui, car je savais qu’à la fin ça allait être poussif. 

Sur le dernier bord, je savourais, je pensais à la suite. A la fois, c’est triste de quitter le bateau, mais dans quatre ans je reviens en multi ! »




La Route du Rhum de Macif en chiffres
Le skipper de MACIF a mis 12 jours 4 heures 38 minutes et 55 secondes pour boucler le parcours de 3 542 milles à la vitesse moyenne de 12,10 nœuds. Il a parcouru en réalité 3963 milles à 13,54 nœuds de moyenne. François Gabart bat de 7 heures 20 minutes et 3 secondes le temps de référence des IMOCA détenu depuis 2006 par Roland Jourdain (12 jours 11 heures et 58 mn).

par la rédaction
Sources : Rivacom - ScanVoile - A.Bourgeois