Kevin Escoffier fait appel à Alexis Landais, préparateur mental : "La voile est un sport d’imperfections"

Alexis Landais, ancien judoka de haut niveau, est le préparateur mental de Kevin Escoffier dans sa préparation Vendée Globe. Le skipper, qui participe cette semaine au Défi Azimut à Lorient, l’a rencontré sur la Volvo Ocean Race avec Dongfeng Race Team. Le courant entre eux était bien passé alors, quand le Breton s’est lancé dans l'aventure avec PRB, il l’a recontacté. Rencontre.


Crédit : PolaRyse

Kevin Escoffier : "Etre fort psychologiquement"

« Le Vendée Globe est typiquement l’une des courses où le mental est important. Pour tout le monde, la condition physique est une évidence, pourquoi il n’en serait pas de même pour le mental ? Sur un tour du monde en solo de 70 jours, il faut savoir sans cesse s’adapter, être capable de prendre des décisions et pour moi cela nécessite d’être fort psychologiquement, c’est la raison pour laquelle j’ai fait appel à Alexis. » explique Kevin Escoffier. 


Feuille de route quotidienne

Depuis janvier, les deux hommes travaillent ensemble. « La navigation est importante pour que je me rende compte des exigences, de l’environnement, et du tempo qui est imposé. C’est aussi l’occasion de voir comment Kevin applique les différentes stratégies que l’on a pu développer. » commente Alexis, dont le travail avec le skipper de PRB s’articule principalement autour de la notion d’objectifs. 

« On a mis en place une feuille de route quotidienne que Kevin doit respecter, en ayant toujours en tête de se préserver. Plus concrètement, il s’agit de routines à suivre : récupération, alimentation, hydratation (etc.) à des moments clés de la journée. Tout est prévu en quelque sorte et cela permet à Kevin d’avoir constamment un temps d’avance sur ce qu’il a à faire, notamment pour gérer ses manœuvres. 

Cette anticipation, cette prise de décision réfléchie est primordiale afin d’éviter toute situation d’urgence dans laquelle ses émotions pourraient prendre le dessus. Alors bien sûr, cela n’écarte pas pour autant le risque de se tromper, mais les erreurs font partie intégrantes de la course. » 


La voile est un sport d’imperfections

« Sur une course de 70 jours, il y a forcément des fautes qui vont être commises. Si à un moment donné, tu es capable de passer au-delà et d’avancer en te projetant vite sur ce que tu peux mettre en place pour être efficace, alors tu as gagné. La voile est un sport d’imperfections, on n’est pas sur une discipline artistique où l’on vise le 10/10. Là, en l’occurrence, il faut faire le moins d’erreurs possibles et à la fin, c’est souvent celui qui y est parvenu, qui l’emporte. » analyse le préparateur mental.

« L’enjeu premier pour Kevin, c’est de terminer le Vendée Globe. Dans un second temps alors, il pourra se projeter sur la performance purement sportive, mais ce n’est pas ça qui doit le guider. »
      

 Source : Effets Mer