Départ de la deuxième étape de la Mini Transat, c'est parti pour la traversée de l'Atlantique, "Arriver de l’autre côté, ce sera une belle chose"

 

Comme prévu, le coup d’envoi de la seconde étape de la 23e Mini Transat EuroChef a été donné vendredi à 16 heures (heure de Paris). Propulsés par un faible flux de nord-est, les 86 concurrents (abandon de Lina Rixgens - 982 Avanade ce jour ) toujours en lice dans l’épreuve ont alors quitté Santa Cruz de La Palma pour rejoindre Saint-François avec, devant leurs étraves, un morceau de 2 700 milles mais aussi et surtout de nombreuses inconnues. Des inconnues liées à l’exercice en lui-même pour des navigateurs qui, pour la grande majorité, traversent l’Atlantique pour la toute première fois, mais aussi des inconnues liées à la météo.  

 

Crédit : V Olivaud

Savoir se montrer zen et malin 

« D’emblée, le jeu promet d’être assez ouvert. Il va falloir se montrer vif et opportuniste car une erreur va vite pouvoir se payer assez cher, de la même façon qu’une bonne option va vite pouvoir faire gagner beaucoup », a confirmé Léo Debiesse (966 – Les Alphas), particulièrement à l’aise dans la pétole. « Ce sera forcément un plus de sortir de l’archipel dans le groupe de tête mais la course sera encore très longue ensuite. Même si quelqu’un se démarque dans les heures qui viennent, ça ne va pas boucler la course pour autant. Je pense que ça va beaucoup se jouer dans la tête. Il va falloir être solide jusqu’au bout », assure le Lozérien. Même son de cloche ou presque du côté de sa concurrente Anne-Claire Le Berre (1005 – Rendez-Vous Equilibre), auteur du meilleur départ. « Il est certain que dans un premier temps, la sortie des îles canariennes risque d’être un peu compliquée mais au-delà de ça, et quoi qu’il se passe la nuit prochaine, le jeu sera très ouvert derrière. A mon sens, le point clef sera dans cinq-six jours quand nous aurons plus de visibilité sur la deuxième partie de la course. Aujourd’hui, elle est assez incertaine vu que les alizés ne sont pas tout à fait établis, mais il y aura, à un moment donné, un choix à faire sur la route à prendre », a détaillé la régatière.

 

En route pour l’inconnu 

D’ici quelques jours, après avoir dans un premier temps continué leur descente vers le sud, les Ministes n’auront d’autres choix que d’obliquer leurs trajectoires à droite pour rejoindre l’arc Antillais. Les uns et les autres devront alors trouver pour le meilleur compromis entre aller vite et faire le moins de route possible. « Il faudra composer en fonction de la météo que l’on recevra tous les jours via la BLU. Une chose est sûre : il va y avoir différentes options. Le but du jeu sera non seulement de faire les bons choix stratégiques mais aussi de réussir à aller vite longtemps », a ajouté Tanguy Bouroullec. Si lui pourra s’appuyer sur l’expérience de ses deux premières participations à la course, ce ne sera pas le cas de la grande majorité de la flotte qui, elle, s’apprête à traverser l’Atlantique pour la toute première fois, non sans quelques appréhensions. « Comme beaucoup, je ne sais pas à quoi m’attendre car je ne connais pas là où je vais. L’inconnu, c’est d’ailleurs précisément ce que l’on vient tous un peu chercher. C’est un défi avec soi-même. Arriver de l’autre côté et l’avoir fait, ce sera une belle chose. Aujourd’hui c’est un sentiment plus fort que le sportif. C’est un an et demi de projet qui se résume ou du moins qui prend forme », a relaté Anne-Claire Le Berre qui résume ainsi à la perfection le sentiment de la quasi-totalité de ses concurrents.

Lina Rixgens (982 – Avanade) a officiellement signifié son abandon à la Direction de course. L’Allemande a en effet constaté un problème de liaison quille-bulbe. Un problème qu’elle a tenté de solutionner avant de se résigner à jeter l’éponge. C’est évidemment une grosse déception pour la navigatrice, déjà contrariée par des soucis de ferrures de safran lors de la première étape.

 
Tanguy Aulagnier (986 – La Chaîne de l’Espoir) est entré en collision avec Camille Bertel (900 – Cap Ingelec) lors de la phase de départ, endommageant alors l’étrave de son Ofcet 6.50. Le skipper a rapidement procéder à la sortie son bateau afin de pouvoir évaluer l’étendue des dégâts et ainsi définir la suite à donner à sa course.
 
Pila Pasanau (240 – Gemese – Peter Punk) a fait demi-tour peu après le coup d’envoi de cette deuxième étape après avoir détecté des problèmes de pilote automatique. L’Espagnole tente, si cela est possible, de trouver une solution avant de reprendre la mer.

 Source : A Bargat