Franck Cammas et Charles Caudrelier écrasent la concurrence sur la Transat Jacques Vabre, clignotant à gauche pour les Ultime

 

Alors que tous les Ocean Fifty ont désormais enroulé leur waypoint, ce sont les Imoca qui laisseront bientôt à tribord l'archipel de Fernando de Noronha. Pendant ce temps, 300 milles nautiques plus au nord, les Ultime tournent, eux, autour des rochers de São Pedro e São Paulo, et mettent le clignotant à gauche.

 

Crédit : JM Liot

Les Class40, encore au Cap Vert, ont, eux, l'île de Sal comme "rotunda" (rond-point, en portugais). Ils vivent quasiment une autre course, mais mettent aussi désormais le cap sur la Martinique.

 

Ultime : cent heures avant le triomphe ? 

S'il y a un bateau qui fait l'unanimité sur cette Transat Jacques Vabre 2021, c'est bien le Maxi Edmond de Rothschild. Le trimaran de Franck Cammas et Charles Caudrelier écrase, depuis le début, la concurrence en Ultime. Il est attendu dans un tout petit peu plus de 4 jours à Fort-de-France (mardi 19h, en heure locale) et, sauf fait de course, la victoire lui semble promise. Il impressionne même ses adversaires directs, comme Yves Le Blévec (Actual Ultim 3), interrogé cet après-midi : "Le Maxi Edmond de Rothschild nous met tous d'accord. Nous pouvons tous être impressionnés de la vitesse à laquelle il va, de la pertinence de ses trajectoires et de la qualité de sa navigation globale. Je pense qu’ils ont fait un ensemble bateau-équipage du plus haut niveau et l'écart qu’ils creusent est vraiment très impressionnant." Le duo Cammas-Caudrelier a atteint ce matin les rochers brésiliens de São Pedro e São Paulo, dernier point de passage obligatoire avant la Martinique. Il file à vive allure (toujours plus de 30 noeuds) vers l'ouest, pour jouer des coudes avec les multicoques de 50 pieds, le long de la zone interdite sud-américaine. Une dernière partie de parcours que Yves Blévec promet "passionnante, variée, avec beaucoup de jeu tactique".

 

Ocean Fifty : l'ascension vers les Antilles continue 

Statu quo, chez les Ocean Fifty, qui continuent de grimper, de Fernando de Noronha vers la Martinique. Une montée sans ascenseur ! Les 7 bateaux, toujours emmenés par le Primonial de Sébastien Rogues et Matthieu Souben (avec Koesio et Leyton en embuscade, en 100 milles), empruntent les escaliers le long de la zone interdite. La cartographie mérite de nouveau un coup d'oeil, pour constater le nombre de changements de bord effectués par les duos, encore énergiques après 12 jours de mer. Plus d'une quinzaine depuis hier matin pour les leaders. Et même près de 25 pour Sam Goodchild et Aymeric Chappellier sur Leyton, qui tricotent au plus près de la zone interdite, "où il y a beaucoup plus de vent", expliquaient-ils à la vacation de ce matin.

 

Imoca : sur la voie rapide vers Fernando 

Après les Ocean Fifty, ce sera au tour des Imoca d'emprunter le chemin cabossé près des côtes brésiliennes. Pour prendre cette bretelle, il leur faut d'abord contourner Fernando de Noronha, magnifique archipel, que les premiers 60 pieds atteindront cette nuit. Le premier d'entre eux, c'est toujours LinkedOut, aux commandes de la course depuis plusieurs jours. Dans sa foulée, le bateau Apivia du duo Dalin-Meilhat, "content de ressortir du Pot-au-noir un petit peu devant Charal". Ce trio devrait logiquement se disputer la victoire jusqu'à l'approche de Fort-de-France, prévue pour jeudi 25. Et Charlie Dalin commence déjà à y penser : "Pour la première fois ce matin, j'ai fait un routage jusqu'à l'arrivée. Nous commençons à travailler le dernier tronçon et nous nous reposons pour être en forme sur la dernière ligne droite".
 
L'écart est creusé entre ces trois-là et leurs poursuivants, notamment Initiatives-Coeur, toujours solide 4ème, Arkea Paprec, et 11th Hour Racing Team Mālama. Pourtant, dans ce groupe, on n'abandonne pas tout espoir de remontée. Sébastien Simon, skipper de Arkea Paprec, joint ce matin : "Nous avons vu que le passage de Fernando de Noronha avait rebattu les cartes en Ocean Fifty, pourquoi pas le même scénario ? Ca n'a pas l'air d'être le cas, mais nous restons prêts à saisir toutes les opportunités. On a un léger différentiel de vitesse par rapport aux premiers, mais ça n'est pas fini, la route est encore longue !"

 

Class40 : nordistes, sudistes... et centristes ? 

Pour les 40 pieds, l'approche du Cap Vert signifiait deux choses. D'abord, la marque de passage obligatoire atteinte, en laissant l'île de Sal à bâbord. Aussi, une option stratégique à déterminer : soit prendre le chemin le plus court et couper au travers de l'archipel, soit se rallonger légèrement en contournant par le sud et en espérant toucher plus de vent. Pour Redman, leader de la course, pas de doute : "Les routes sud sont assez dangereuses, devoir aller chercher du vent vers le Pot-au-noir serait très contradictoire", confiait Antoine Carpentier à la vacation de ce matin. Pour le moment, ce choix est payant, car Redman est toujours en tête, devant Guidi, un autre "nordiste". Mais le troisième est un partisan du sud, Volvo, comme quoi rien n'est tout noir ou tout blanc. Joint cet après-midi, Luke Berry, à bord de Lamotte - Module Création, semblait, lui, presque regretter son choix de faire partie des "sudistes" : "Hier encore, tous les routages nous faisaient ressortir devant. Là, la tendance s'est un peu inversée". Et puisque les deux routes ne sont pas si éloignées, certains tentent même de passer par-dessus le terre-plein central ! Project Rescue Ocean, le bateau d'Axel Tréhin et Frédéric Denis, semblait d'abord entamer une route au nord... avant de se faufiler entre l'île de Maio et l'île de Santiago. Avant la traversée de l'océan, la course des Class40 prend un tournant stratégique.

 

Les classements de 18h 

Ultime
1. Maxi Edmond de Rothschild
2. Banque Populaire XI
3. SVR - Lazartigue
 
Ocean Fifty
1. Primonial
2. Koesio
3. Leyton
 
Imoca
1. LinkedOut
2. Apivia
3. Charal
 
Class40
1. Redman
2. Guidi
3. Volvo
 
Source : TJV