Multi50 / Arkema Région Aquitaine a chaviré cette nuit ! Les premiers mots de Lalou Roucayrol

A 21 h 58 TU (22 h 58 HF), la direction de course de la Transat Jacques Vabre a reçu un appel de Yann Eliès (co-skipper de FenêtréA Cardinal situé à 0,5 mille) pour l’informer que le trimaran Arkema – Région Aquitaine venait de chavirer. A 22 h 04 TU (23h04 HF), Mayeul Riffet avec l’iridium de secours a également contacté la direction de course pour lui signifier que tout allait bien à bord du trimaran retourné. Le bateau se situe à 210 milles dans l’Ouest de Cascais. 


Le Multi50 Arkema Region Aquitaine de Lalou Roucayrol a chaviré à 23 heures. Les skippers vont bien.
Credit : JM Liot/DPPI

Actuellement à la dérive au large du Portugal, à bord de son Multi50, Lalou Roucayrol a communiqué quelques informations à son équipe à terre à 9h15 ce matin. Même si les circonstances exactes du chavirage restent encore inconnues, quelques éléments nouveaux ont été apportés sur la situation actuelle des deux marins.

Organiser le sauvetage
Equipés de leur combinaison de survie, ils sont au sec à l’intérieur du trimaran et réfléchissent à la façon d’organiser le sauvetage. Pour l’heure, les marins n’envisagent pas quitter le bateau. Ils ont remis la balise Argos à l’endroit ce qui permet de suivre leur trajectoire. Les conditions météo sur zone permettent d’envisager un remorquage.

Ils n’ont pas demandé d’assistance. En relation avec leur assistance technique à terre, Lalou Roucayrol et Mayeul Riffet tentaient de mettre en place un remorquage vers le Portugal, les conditions de mer ne devant pas se dégrader ces jours prochains au large de Lisbonne.

Des conditions pourtant plus maniables
Les conditions météorologiques plus maniables au large du Portugal ont finalement été fatales au trimaran de Lalou Roucayrol et Mayeul Riffet : Arkema-Région Aquitaine a chaviré vers 22h30 dimanche alors que les alizés portugais de secteur Nord soufflaient à une vingtaine de nœuds…Mais justement, ce sont les situations les plus délicates sur un multicoque : portant toute la toile pour glisser vers l’équateur (distant de 2 000 milles), le trimaran sous gennaker a dû se faire prendre par une combinaison rafale de vent + vague vicieuse, tout juste en début de nuit quand la visibilité était moindre (premier quartier dimanche).


Les premiers mots de Lalou Roucayrol : "Tout va bien"
« Tout va bien. Nous n’avons rien physiquement, et disposons d’eau et de nourriture dans la trappe de survie. La structure du bateau (bras et flotteurs) est intègre, même si nous ne savons pas ce qu’il se passe sous l’eau. Nous avons perdu les masques de plongée et ne savons donc pas dans quel état est le gréement du bateau. Nous attendons désormais un remorqueur, et verrons ainsi ce que nous pouvons faire. Soit nous essaierons de le remettre à l’endroit en pleine mer, soit nous le remorquerons à l’envers vers les côtes portugaises. »

Première ITW de Mayeul Riffet; co-skipper d'Arkema Région Aquitaine
"12-18 noeuds, le bateau est parti au lof, et en trois secondes il était à l'envers. Tu as beau choqué, c'est déjà trop tard." La suite de l'ITW est ici


Yann Eliès (Multi 50 FenêtréA Cardinal), tout près d'Arkema lors du chavirage : 
« Dimanche soir, on se tirait la bourre avec Arkema au portant dans 17 nœuds de vent : c’était plutôt tranquille mais ça rentrait par bouffée et il fallait être vigilant. J’étais à l’intérieur et Erwan à la barre : à un moment il n’a plus vu le feu de Lalou et Mayeul... Mayeul a appelé à la radio VHF pour dire qu’ils avaient chaviré, donc de faire attention, et effectivement on est passé à moins de 0,5 mille. 

On a échangé sur le fait que Lalou allait bien parce que c’est lui qui était à la barre. Et ça allait bien à l’intérieur aussi pour Mayeul. Je lui ai demandé s’il voulait qu’on s’arrête, il a dit non. Puis j’ai prévenu Sylvie Viant (Directrice de Course) qu’Arkema avait chaviré. Je pense qu’il a dû y avoir un problème technique.

Il y a toujours de quoi se mettre sur le toit en multicoque, et c’est sûr que ça rentrait par bouffes mais de là à se retourner… Si tu es à la barre et la main sur l’écoute, normalement ça ne doit pas arriver. Nous on était sous grand-voile haute et grand gennaker, et ils étaient comme nous. On avait passé toute la journée à vue avec eux. On voyait leur feu la nuit, on était à l’attaque... On est très déçu et on a de la peine pour les gars qui ont chaviré. La bataille à trois s’annonçait superbe. »


MAJ à 16 heures : un remorqueur part ce soir de Lisbonne

Lalou Roucayrol et Mayeul Riffet ont plongé en fin de matinée pour dégager le mât cassé et le gréement, et ainsi préparer le remorquage. Actuellement, ils sont à l’intérieur, ils se sont séchés, ils mangent et se reposent tour à tour. Ils font une veille attentive pour éviter tous risques de collision. L’équipe d’assistance doit arriver à Lisbonne à 18h00 ce soir, ils prendront la mer avec le remorqueur vers 19h00. Ils devraient arriver sur zone demain.

par la rédaction
Sources : MA Prestation et Transat Jacques Vabre