Route du Rhum / Sébastien Josse, superbe troisième avec son Multi70 : "Que du bonheur !" (ITW)

« Si je gagne dans ma catégorie, j’aurais gagné ma Route du Rhum ! » déclarait Sébastien Josse avant le départ. Ce mardi 11 novembre (heure de Paris) en Guadeloupe, le skipper d’Edmond de Rothschild n’a pas seulement rempli sa mission. Il a aussi réussi à se placer devant deux trimarans plus grands que le sien, dont le puissant Prince de Bretagne de Lionel Lemonchois, son principal rival pendant la course. A 04h 47mn et 09s, après une course exceptionnelle, Sébastien Josse a franchi la ligne d’arrivée et monte sur le podium. Joli !


Sébastien Josse sur le podium de la Route du Rhum !
Credit : A.Courcoux


Un MOD70 amélioré
Le Gitana Team a beaucoup planché pour améliorer le trimaran, ex MOD 70, en le dotant notamment de plans porteurs sur les safrans, un moyen d’améliorer l’assiette longitudinale du bateau, de gagner en stabilité et en vitesse (jusqu’à 2 nœuds à vitesse élevée). Mais tout l’art était aussi de pouvoir exploiter seul ce multicoque volage au maximum de son potentiel. C’est ce qu’a fait le navigateur de 39 ans pendant ces 8 jours et demi de course. Avec un très beau résultat à la clé !


La course de Sebastien Josse
Il occupera le plus souvent la 4ème place, en embuscade derrière trois des quatre gros bateaux de la flotte, travaillant sans relâche pour ne pas se faire distancer. Ses efforts seront récompensés dans les alizés à 750 milles de l’arrivée. Empruntant une route sud pour viser son entrée dans l’arc Antillais, il double Lionel Lemonchois, empêtré plus au nord dans une ligne de grains sans vent.


Les premiers mots du skipper
« Les deux premiers jours, il a fallu faire le dos rond tout en gardant un peu de rythme. Après, ce n’était que du bonheur. Quand on est dans les alizés, avec ces machines là, c’est exceptionnel. Sur le papier, on ne joue pas du tout dans la même cour avec les grands bateaux. Les bateaux de 40 m et 31 m sont logiquement devant. Je pense qu’ils n’ont pas trop forcé. Ils réglaient leur vitesse avec nous, les petites libellules de derrière.

Je suis plutôt surpris de mon état physique, parce qu’au début, je me disais que c’était trop dur de dormir sur un bateau comme ça. Je m’interdisais de dormir parce que je pensais que c’était trop dangereux. Mais la fatigue m’a rattrapé, je me suis mis à dormir au bout de trois jours. Quand le bateau est bien réglé, que l’on a le bon équilibre, ça se passe super bien. 

Le sentiment en mer était génial : tu es sur ton bolide, ta mobylette. Ce sont des oiseaux volants ces bateaux, au portant dans les alizés, rien ne peut décrire les sensations. La moindre vague, la moindre petite risée, le bateau s’emballe, mais finalement il faut le laisser vivre et lui faire confiance. Je ne me suis jamais senti en danger.

Avec les deux premiers Ultimes, il n’y a pas eu de régate. Derrière, nous nous sommes battus, nous avions un beau groupe où ça attaquait. »


Credit : A.Courcoux


En chiffres
Le skipper d’Edmond de Rothschild a mis 8 jours 14 heures 47 minutes et 9 secondes pour boucler le parcours théorique de 3 542 milles à la vitesse moyenne de 17,13 nœuds. Il a réellement parcouru 4 403 milles à la vitesse de 21,29 nœuds. Il se classe 3ème, 23 heures 38 minutes et 37 secondes derrière le vainqueur Loïck Peyron (Maxi Solo Banque Populaire VII).

Par la rédaction
Sources : Rivacom - ScanVoile