Vendée Globe / Grosse avarie pour Tanguy de Lamotte, tête de mat cassée sur Initiatives Coeur (vidéo)

Grosse désillusion pour Tanguy de Lamotte. Alors qu'il naviguait en babord amures dans un vent nord-est de 20 noeuds, le skipper a informé son équipe hier samedi à 16h15 (heure française) d'une avarie sur la tête de mât d'Initiatives-Coeur. "Je ne sais pas trop comment ni pourquoi la tête de mât s'est cassée." Il a pu ramener le tout (réas, hooks, drisses) sans trop abimer le reste du mât. Reste à savoir s'il est possible de réparer pour espérer repartir. Le marin ne s'avoue pas vaincu et fait route vers le Cap Vert pour étudier la situation.





Procédant par étape, Tanguy de Lamotte expliquait : "maintenant que j'ai réussi à mettre une voile d'avant, je vais aller au Cap Vert tranquillement (ndlr : l'incident s'est produit à environ 150 milles au nord des îles), je vais essayer de me débarrasser du bout de voile qu'il y a dans la quille et voir ce que je peux faire pour réparer."

S'arrêter après 6 jours de course est difficilement acceptable. Le skipper l'a déjà prouvé à plusieurs reprises sur les précédents courses, il mettra tout en œuvre pour essayer de réparer et continuer.

Déterminé, il déclarait : "ça vaut le coup de se creuser la tête!" Après avoir réalisé un très beau début de course (ndlr: Initiatives-Coeur pointait en 10ème position avant l'incident devant Jean le Cam et Jean Pierre Dick), le Vendée Globe prend désormais une autre tournure : celle de l'aventure.


Tanguy de Lamotte raconte : "c’est la partie carbone du tube qui a explosé"
« J’étais en navigation « normale » depuis 24 heures sous Code 0 et grand-voile haute : tout à coup, la tête de mât a lâché. Je ne trouve pas d’explications mécaniques depuis que j’ai récupéré la pièce pour tenter de comprendre. J’ai dû affaler la grand-voile complétement et la voile d’avant est passée à l’eau et a chaluté. 

Comme elle tirait fort sur le mât, j’ai dû la libérer mais elle s’est prise dans le voile de quille. J’ai déroulé une autre voile d’avant au capelage et je suis allé récupérer la tête de mât qui était dans les airs, suspendu par la drisse. J’ai donc le petit tronçon cassé dans les mains avec les aériens électroniques, l’antenne VHF… Tous les éléments sont là : c’est la partie carbone du tube qui a explosé.

Je me dirige vers Saint-Vincent sous J-2. Je n’ai pas pu plonger pour libérer la quille parce qu’il y a trop de mer : il faut donc que je rallie un mouillage. Je suis à 150 milles du Cap-Vert et il y a une baie à Mindelo où je peux m’arrêter : je pourrais extraire la voile de la quille et grimper dans le mât pour effectuer des réparations. Je pourrais alors hisser de nouveau la grand-voile, même si je devrais prendre un ris en permanence et que je ne pourrais pas utiliser les voiles d’avant en tête (Code 0, grand spi, grand gennaker). Je pourrais naviguer, mais avec moins de toile.

Je ne prendrais pas de risques et il me faut d’abord expertiser tout ça avant de repartir. Je ne connais pas Mindelo mais j’ai une personne de mon équipe qui s’est déjà arrêté là-bas lors d’une course : il m’a indiqué qu’il y avait une baie bien protégée avec des mouillages et même des bouées. J’avance à sept nœuds environ et j’essaye d’arriver avant la nuit prochaine : je ne prendrais pas de risques car je dois arriver de jour pour faire la manœuvre. »






Par la rédaction
Source : Frette Communication