Barcelona World Race / A terre, Jean Le Cam fait le point sur la flotte (ITW)

Jean Le Cam en était certain ; l'océan Indien ne fait que le confirmer. Les bateaux de la Barcelona World Race vont vite, très vite. Effet de l'équipage en double, nouveaux bateaux, bonne préparation des voiliers ? Jean Le Cam trouve dans chacune de ces raisons matière à expliquer les performances des leaders de ce tour du monde au départ et à l'arrivée de Barcelone. Autre observation du skipper de Président, l'excellente tenue des skippers ibériques, qui placent aujourd'hui trois bateaux dans les 5 premiers. "Et ça, c'est une très bonne chose !" ponctue Jean Le Cam.

Crédit : J Vapillon / Président

La course est clairement repartie par devant, avec un Virbac-Paprec 3 bien calé en avant d'un système météo différent de celui de ses poursuivants." Les 715 milles qui séparent dorénavant le duo Dick-Peyron de son poursuivant immédiat le plus proche, Mapfre aux redoutables duettistes Iker Martinez et Xabi Fernandez, vont, au fil des prochaines heures continuer à se bonifier. "Il me semble que le trou est fait" souligne Jean Le Cam avec les réserves d'usage. "A plus de 18 noeuds de moyenne, la capacité d'accélération de Virbac-Paprec 3 est impressionnante. Jean Pierre (Dick) et Loïck (Peyron) vont bientôt glisser sous l'Australie, dans des vents majoritairement medium, soit des conditions idéales pour tenir ce tempo." La position très nord des portes, protégeant les concurrents de la proximité des glaces dérivantes, évite aussi une navigation au plus fort des dépressions du Grand Sud. "Rappelons nous que Sébastien Josse avait tapé un growler dans le sud de l'Australie lors de son Vendée Globe" souligne Jean. "Il me parait fondamental d'éviter ce genre d'accidents et je considère la position de ces portes comme partie intrinsèque de l'épreuve." Hormis les deux abandons de Foncia et de Président, Jean Le Cam constate avec une certaine satisfaction que la flotte semble relativement protégée des avaries mécaniques.

"Le passage en Nouvelle Zélande et la possibilité pour les équipages d'observer un arrêt nous en dira plus sur la réalité effective de la bonne santé des bateaux. Mais les performances de vitesse que l'on observe laissent à penser que les voiliers sont au maximum de leurs potentiels."
L'océan Indien ne sera bientôt plus qu'un souvenir supplémentaire pour les leaders Dick-Peyron en approche du cap Leeuwin, second des trois grands caps "mythiques" de ce tour du monde, après le passage à Bonne Espérance le 27 janvier dernier. "Déjà 37 jours de mer !" s'exclame Jean. "Bien sûr, en double, la notion de temps n'est pas la même, et on ressent sûrement moins les grandes solitudes du Sud. Mais j'aime bien les changements ; solo, double... ce sont des facettes différentes du métier qu'il faut savoir appréhender..."

Source : Jean Le Cam