Du mode solo au mode duo pour l'IMOCA Apivia, "ce sont de petites choses qui évoluent"

 

En 3 mois de course ininterrompue, Charlie Dalin a pu s’en rendre compte. Le Vendée Globe lui aura permis de tirer des enseignements à ce sujet. Ainsi, sur la longue joblist du chantier d’hiver de l’Imoca APIVIA, l’équipe a prévu d’apporter quelques retouches ergonomiques au bateau. Le but ? Préparer la saison en double et permettre à Charlie et Paul de supporter au mieux la vie à bord. Explications avec Baptiste Chardon, Ingénieur Imoca APIVIA.

 

Crédit : JM Liot

Ergonomie, quezako ? 

« Un bateau bien pensé favorise la performance. C’est dans cette optique qu’on a conçu APIVIA. Souvent, les bateaux neufs sont hyper « lights », disposant de peu d’équipements. Puis, petit à petit, on commence à mettre une casquette à gauche, un renfort à droite… ce qui augmente leur poids de manière significative. On a essayé de mettre le plus d’équipements dès le début en se disant que le confort et l’ergonomie étaient essentiels pour favoriser la performance », explique Baptiste. 

Pour optimiser ce facteur de performance, un réel travail de fond a été effectué en amont du Vendée Globe. La Vendée-Arctique-Les Sables a servi de crash test, et de multiples modifications ont été réalisées à la suite de la course, notamment dans la cellule de repos de l’IMOCA. L’équipe s’est également appuyée sur l’avis de spécialistes tels que Camille Hamel, ostéopathe affiliée au Pôle Course au Large de Port la Forêt. 
 

Du mode solo au mode duo… 

Le travail en amont du Vendée Globe a été particulièrement bien effectué. L’équipe s’attendait à ce que Charlie revienne avec de véritables séquelles de son tour du monde… Mais il est rentré intact ! A tel point que Baptiste considère le dossier « ergonomie » comme étant résolu… ou presque. Hormis de menus détails, on ne verra pas de changements révolutionnaires s’opérer sur APIVIA pour cette saison.
 
Le passage du mode solo au mode duo devrait se faire en douceur. « Pour être honnête, il n’y aura pas de grands changements. Finalement, le double, c’est du faux-solo (ndlr. ils seront deux skippers à bord, mais ’ils navigueront à tour de rôle comme s’ils étaient en solitaire), on ne modifie pas l’aménagement du coup. Ce qu’on a pu faire, cependant, c’est renforcer le bateau par endroit. » En effet, comme l’a expliqué Baptiste, à deux, les skippers laisseront moins de répit au bateau. De plus, les nouveaux foils augmenteront également les efforts exercés sur le bateau, l’équipe a donc pris le parti de préparer l’IMOCA en conséquence. Et oui, en course au large, la sécurité est reine.
 
Autre point d’amélioration : certaines zones d’eau persistantes sur le bateau ont été bouchées afin de rendre ce dernier le plus étanche possible. Protéger un bateau de l’humidité est primordial, et peut réellement changer le résultat d’une course. « Quand on doit faire une manœuvre pour gagner quelques nœuds, mais qu’on est trempé et crevé, c’est tentant de ne pas y aller parce qu’on a juste envie de prendre un peu soin de soi », rappelle Baptiste. 
 
Si l’expérience de Charlie Dalin est précieuse, celle de Paul Meilhat pourrait aussi faire évoluer le bateau. Après avoir navigué sur SMA et sur Initiatives Cœur, il dispose d’une solide connaissance en IMOCA. A travers leurs échanges, Charlie et Paul seront donc source de propositions pour apporter des améliorations à l’ergonomie d’APIVIA. « Souvent, ce sont de petites choses qui évoluent. Mais si tu n’y penses pas, c’est vraiment compliqué. Il suffit d’avoir l’idée pour que ce soit génial. Paul a pas mal d’expérience en IMOCA, il sera certainement de bons conseils. » 
 
Source : Apivia