Victoire de Charlie Dalin et Paul Meilhat sur la Rolex Fastnet Race, qualif' en poche pour la Transat Jacques Vabre

 

1ère course en double et 1ère victoire pour le duo d’Apivia. Incontestable vainqueur de la Rolex Fastnet Race, le duo a coupé la ligne d’arrivée à 5h27 ce mercredi matin. Charlie Dalin et Paul Meilhat, en tête tout du long des 695 milles du parcours théorique, se sont adjugés une victoire sans partage, avec plus de six heures d’avance sur leurs plus proches poursuivants dans la catégorie IMOCA. Ils s’imposent au terme d’une course parfaitement maîtrisée qu’ils terminent en 6è position en temps réel.

 

Crédit : RORC / Paul Wyeth
 

"Tous les voyants étaient au vert"

Un bateau bien préparé au potentiel de vitesse optimisé, un binôme déjà bien huilé et une option de parcours inspirée. Tous les ingrédients étaient réunis par le duo d’Apivia qui a fait une belle démonstration de sa faculté à se hisser aux avant-postes pour se démarquer parmi les 355 bateaux sur les rangs de la 49è édition de cette prestigieuse biennale du large. 
 
Dimanche, le vent souffle pourtant fort sur l’île de Wight et donne le tempo pour un début de Rolex Fastnet Race 2021 tonique. Concentration et vigilance sont requises pour sortir son sillage du jeu sans encombre sur les eaux du Solent prises d’assaut par des embarcations de tout type et de toute taille, du trimaran Ultim au voilier de plaisance, en passant par un joli panel d’IMOCA. Habitué des lieux, les deux skippers APIVIA sortent en tête des Needles, situés à l’extrémité de l’île de Wight, dans leur catégorie et choisissent une option osée qui les fait plonger plein Sud, quitte à franchement se détourner de la route directe pour aller chercher son salut du côté des côtes françaises. C’est bien vu et finement joué, puisque que quelques heures plus tard, Charlie Dalin et Paul Meilhat affichent une bonne avance au passage des îles Scilly, qu’ils passent à la tête de la flotte d’IMOCA. Ils se payent aussi le luxe de naviguer presque bord à bord avec des maxi-yachts, dont l’impressionnant Skorpios, plus de deux fois plus grand et mené par plus de 20 équipiers.
 
« Notre option nous a permis de nous retrouver assez proche d’eux. Mais on jouait avant tout contre les IMOCA. Cela ne paraît pas être le trajet naturel d’aller au Fastnet depuis l’Angleterre en passant par Bréhat, mais la situation météo ne nous a pas laissé d’autre alternative. On avait bien en tête le moment auquel il fallait se décider de partir, ou pas, sur cette option. A partir du moment où tous les voyants étaient au vert, il fallait y aller ! », explique Charlie.

 

Option stratégique, enchaînement magique 

« La victoire, c’est un mix de tout. APIVIA qui a bien évolué depuis le Vendée Globe a l’air très performant sur les conditions de vents qu’on a eues en début de course : du vent assez fort sur des angles assez serrés. En stratégie, cela s’est plutôt très bien passé avec un enchaînement assez incroyable. Difficile d’imaginer que cela puisse mieux se dérouler. On a toujours eu des bascules de courant favorables. On a aussi pu jouer les rotations de vent au moment pile où on les avait prévues. C’était assez magique ; et cela nous a permis de prendre pas mal d’avance d’entrée de jeu, » détaille-t-il.
 
A ses côtés, Paul n’est pas en reste et se réjouit de cette course parfaite. « C’était génial tout du long. Le super souvenir, c’est le départ. On a rapidement trouvé les bonnes manettes. On allait très vite. J’ai dû en faire une bonne dizaine de virements à la colonne de winch, ça m’a un peu cramé. A la sortie des Needles je suis allé dormir une demi-heure. C’est un peu à l’image de la course, on a toujours eu un bon rythme de binôme. On a chacun été assez autonome dans la gestion du bateau ; et on a bien pu se reposer, même si à la fin sous spi dans des vents mollissants, les siestes étaient plus courtes », détaille celui qui découvre avec une vraie satisfaction tout le potentiel d’APIVIA en mode compétition.

 

Une bonne copie double 

Le bon fonctionnement du duo, telle est sans nulle doute la plus grande satisfaction à l’arrivée, ce mercredi, alors que le jour ne s’est pas encore levé sur la pointe du Cotentin au large de Cherbourg. « La plus grande réussite, c’est la très bonne entente qu’il y a avec Paul et de voir qu’on rend une belle copie sur cette première course de la saison. Tout est fluide, tant au niveau des manœuvres, que dans les décisions stratégiques, ou dans le relais. On a eu très peu de soucis techniques, le bateau est vraiment au point. L’équipe a bien bossé. Cette course du Fastnet nous apporte un ensemble de confirmations très positives », consent Charlie, content d’ajouter une ligne de plus au palmarès d’APIVIA, qui truste les places de podium sur la plupart des courses au large auquel il participe.
 
Autre satisfaction et pas des moindres : cette nouvelle victoire engrangée par les co-skippers d’APIVIA en double. Chacun en cumule désormais deux sur cette épreuve qu’ils ont toujours disputé en duo en Figaro ou en IMOCA. « Les sensations étaient au rendez-vous. Cela fait du bien de retrouver de la confrontation. Cela fait pas mal de mois qu’on fait nos essais et nos réglages dans notre coin. De naviguer face aux autres, c’est ce que je préfère. Le Fastnet est une course qui me réussit bien, avec aujourd’hui deux victoires et une troisième place sur trois participations depuis 2013, » ajoute-t-il. De retour à Concarneau, APIVIA va en effet rentrer en chantier pour deux-trois semaines. Après un stage d’entraînement à Port-La-Forêt, Charlie et Paul participeront au Défi Azimut (du 15 au 19 septembre) à Lorient, ultime rendez-vous avant la Transat Jacques Vabre, dont le départ, le 07 novembre prochain, va désormais très vite arriver…
 
Source : Apivia