Vendée Globe / Paul Meilhat à la rencontre du Pot au Noir : "Une longue journée s’annonce"

Après 48 heures de cavalcade alizéenne à 18 nœuds de moyenne, l’heure est au ralentissement. Rien de plus normal : à 7 ou 8 degrés de latitude nord, le groupe de tête commence à humer les effluves du pot au noir. C’est aussi l’heure des placements : il faut ajuster le tir en longitude pour franchir au mieux cette zone de marasme météorologique. En 7e position, Paul Meilhat, qui ferme la marche du groupe de tête, espère bien exploiter sa position : observer ses adversaires pour fignoler sa trajectoire.


Credit : V.Curutchet/DPPI/VG

Le Pot au Noir se fait sentir
En ce matin du 8e jour de course, les vitesses ont chuté de 4 nœuds en moyenne, voire plus pour le leader Hugo Boss, dont la vélocité s’est réduite de moitié. Mais le vrai coup de frein, s’il a bien lieu, est pour la fin de journée.

Pour Paul Meilhat, ce nouvel épisode devrait être l’occasion de combler un peu l’écart qui s’est creusé ces derniers jours, lorsque les foilers se pavanaient dans les alizés. Les patrons de la course seront les premiers à buter dans le mur. Les chasseurs devraient logiquement revenir au contact et surtout, bénéficier des erreurs des premiers.


Ne pas se rater
Dans cette phase importante du parcours, l’enjeu est de traverser au mieux la zone de convergence. A l’endroit où le vent est le mieux établi, où la bande de rupture entre les deux alizés (nord-est et sud-est) est la plus étroite, où l’activité orageuse est la moins élevée. « Imaginez que les deux anticyclones (Açores au nord et Sainte Hélène au sud) sont comme les deux roues d’un engrenage explique Michel Desjoyeaux. Le point de passage idéal se situe là où les dents de cet engrenage s’emboitent : le vent y est mieux installé. »


Fignoler sa trajectoire
Traditionnellement, à cette période de l’année, la porte s’ouvre entre le 27e et le 30e degrés de longitude ouest. Et ce matin, les 7 concurrents de tête sont en train d’ajuster le tir pour se faufiler dans ce corridor de 180 milles de large. L’éclaireur Alex Thomson semble avoir choisi un point plus à l’Est que ses poursuivants Sébastien Josse et Vincent Riou, qui n’hésitent pas à choquer les écoutes (et à envoyer le spi ?) pour se décaler au large, entre le 28° et le 29° W.

80 milles dans le tableau arrière d’Hugo Boss, le bizuth Paul Meilhat peut encore temporiser pendant quelques heures avant de choisir son couloir. Le comportement de ses prédécesseurs, les analyses météo et les dernières images satellites du matin lui permettront de fignoler sa trajectoire.


Mots du bord
« Pot au Noir, on y est !
Depuis hier, le vent mollit progressivement et les grains se font plus nombreux. Piège supplémentaire, une quantité incroyable de sargasses (algues ndr.) qui se coincent dans les safrans, la dérive… 

Beaucoup de réglages depuis que je suis sous J1 (grand foc). Tout le matériel a été avancé dans le bateau et le ciel ce matin est bien sombre. Une longue journée s’annonce, ça se mérite un premier Pot au Noir… »
Paul


À 09H00 
1 Alex THOMSON HUGO BOSS
2 Armel LE CLÉAC’H BANQUE POPULAIRE VIII à 38.07 nm
3 Sébastien JOSSE EDMOND DE ROTHSCHILD à 38.12 nm
4 Vincent RIOU PRB à 45.12 nm
5 Jérémie BEYOU MAITRE COQ à  53.38 nm
6 Morgan LAGRAVIÈRE SAFRAN à 67.59 nm
7 Paul MEILHAT SMA à 71.43 nm

Par la rédaction
Source : SMA