"Quelle surprise cette nuit de découvrir à notre changement de quart qu'un albatros avait atterri dans le cockpit de Groupama. Il faisait nuit noire. L'oiseau n'avait pas peur et passa la nuit avec nous. Ce matin, au petit jour, on pouvait l'approcher et le caresser. ...Il n'avait pas peur de nous, mais nous avions un peu peur de lui car la longueur du bec de notre mascotte n'incite pas à approcher sans une certaine retenue. Au lever du jour, Fred l'a pris dans ses mains et l'a lancé dans l'air pour qu'il puisse retrouver ses camarades de jeu. Quel moment magique. C'est si rare d'approcher un tel oiseau. Rien que pour cet instant, ça valait la peine de faire la route. A vrai dire, on était un peu triste de voire notre mascotte s'en aller, même s'il est bien plus majestueux dans les airs que sur le pont de Groupama. Car, comme le dit le poème de Baudelaire : « qu'il est gauche et veule sur notre pont. Il est bien mieux dans les airs." Jacques Caraës
