Artemis transat / Ils racontent

Loïck Peyron (Gitana Eighty) ce mercredi matin Audio
« C’est la première fois que je me retrouve dans une telle situation : naviguer sur une course solo… en double. C’est assez déroutant pour l’instant car je m’étais installé dans un rythme bien précis avec des automatismes, des habitudes … Ce n’est pas évident, mais il va maintenant falloir que je me re-concentre pour attaquer la suite, qui s’annonce toujours assez compliquée. Mais l’essentiel était tout de même de récupérer Vincent ! Concernant les abandons liés à des collisions avec des animaux marins, c’est vraiment quelque chose de complexe de gérer, ces aspects aléatoires. On réfléchit beaucoup sur des systèmes qui nous protégerait de ça, et qui éviterait de faire mal aux animaux. Comment réveiller nos amis les bestiaux ? Dans les prochaines heures, je vais me concentrer sur les conditions actuelles et ne pas trop me projeter au-delà de douze heures, car de toutes façons, après une dépression, le temps est toujours brouillon ! Là actuellement, j’ai grand voile haute et génois. On passera ensuite sous foc Solent puis à la trinquette, et je prendrai deux ris dans la grand voile… »
Loïck Peyron remporte le Trophée Musto Terre-Neuve. Gitana Eighty a coupé cette ligne virtuelle sur la longitude du cap Race à 22h42 UTC de mardi.

Yannick Bestaven (Cervin EnR) ce mercredi matin Audio
« Avec la molle, je dois manœuvrer et notamment vider les ballasts. Tourner les vannes, c’est notre quotidien sur nos bateaux ! On est un peu des porteurs d’eau au milieu de l’Atlantique ! Le vent est autour de dix nœuds : c’est calme, trop calme… Ce n’est vraiment pas simple de faire de la régate au contact au milieu de l’Atlantique. J’ai bataillé plusieurs heures hier et j’avais vraiment le moral dans les chaussettes après. En voulant gagner du terrain sur mes concurrents j’ai abattu, déroulé le grand gennacker. Le vent est monté. A 25 nœuds, il a fallu l’enrouler mais comme vous pouvez l’imaginer, ça devenait une manœuvre pas simple. Le bateau est parti un peu au tas et j’ai concédé les milles que j’avais chèrement gagné durant une semaine entière. Je prends tout de même du plaisir à voir que les bateaux anciens sont aussi performants. Dans le duel à distance avec eux, dès le départ j’ai pris des options différentes, en m’éloignant de la route directe. Je ressens de la fatigue et je fais parfois quelques erreurs. C’est toujours la même histoire : il faut trouver le bon compromis entre sommeil réparateur et veille pour faire marcher le bateau. »

Arnaud Boissières (Akena Vérandas) ce mercredi matin Audio
« Tout va bien sur Akena Vérandas. Après un virement en direction du Sud, je me dirige vers la porte de glaces, à peine à quelques milles devant pour ensuite tracer vers Boston. Nous formons un petit groupe de bateau avec Roxy, Cervin EnR et Safran un peu plus loin. Il y a quelques jours, j'ai vu Roxy. Au milieu de l'Atlantique, c'est toujours sympa de pouvoir échanger avec un bateau à vue ! »

Marc Guillemot (Safran) ce mercredi midi Audio
« On va enfin avoir un peu d’air et ce n’est pas plus mal ! Parce que pour l’instant, on n’en a pas eu beaucoup depuis le départ de Plymouth : on ne va pas battre des records de vitesse… Il y a des bancs de brume, mais il ne fait pas très froid : on ne reconnaît plus rien ici. C’est très spécial cette treizième édition. Il faudra revenir. J’ai vu des dauphins, un requin et surtout beaucoup de tortues… et des bancs de poisson qui rendaient la mer toute blanche ! On sent bien le courant du Gulf Stream : tout à coup, il y a un méandre. Côté physique, cela va beaucoup mieux, du moins quand j’évite les manœuvres violentes. J’ai l’impression d’avoir un gros point de côté maintenant… »

Armel Le Cléac’h (Brit Air) ce mercredi midi Audio
« La situation actuelle ? Le vent rentre au fur et à mesure que je progresse vers l’Ouest : j’ai 28 nœuds en ce moment. C’est une journée assez rude au programme d’aujourd’hui. Je vais mettre la course entre parenthèses pour ces prochaines vingt heures. Ménager le bateau, ne pas avoir de problèmes techniques. On verra après pour imaginer des coups tactiques… Je navigue un cran en dessous : par exemple, je suis déjà à deux ris dans la grand voile et trinquette. J’anticipe longtemps à l’avance. Comme ça, c’est fait proprement. Je la joue en bon marin avant tout. »

Classement du mercredi 21 mai à 16h00 (heure française)
1- Loïck Peyron (Gitana Eighty) à 581,6 milles de l’arrivée
2- Armel Le Cléac’h (Brit Air) à 51 milles du premier
3- Yann Eliès (Generali) à 136 milles
4- Marc Guillemot (Safran) à 403 milles
5- Samantha Davies (Roxy) à 471 milles
6- Arnaud Boissières (Akena Vérandas) à 477 milles
7- Yannick Bestaven (Cervin EnR) à 497 milles
8- Dee Caffari (Aviva) à 526 milles
9- Steve White (Spirit of Weymouth) à 621 milles
Abandon- Vincent Riou (PRB)
Abandon- Unai Basurko (Pakea Biskaia 2009)
Abandon- Sébastien Josse (BT)
Abandon- Michel Desjoyeaux (Foncia)

Source : Artemis Transat