Vidéo / Marc Guillemot, 4e de The Artemis Transat : « heureux d’être allé au bout »

L'arrivée de Marc Guillemot en vidéo.

Marc, quel est ton premier sentiment après cette arrivée ?
« Je suis à bon port et pas mécontent, car ce n’était pas du tout gagné suite à ma blessure…Finalement, je me suis battu et je suis très satisfait d’être allé au bout, par rapport à moi-même, par rapport à la préparation du Vendée Globe, pour toute l’équipe et toutes les personnes de SAFRAN qui m’ont soutenu. Je suis très fier, voilà ! »

Comment vas-tu, physiquement ?
« Hier soir, ça allait très bien, mais cette dernière nuit on a eu droit à beaucoup de manœuvres dans du vent instable. Je me suis cogné à une dérive et la douleur s’est un peu réveillée, mais globalement ça va. Je vais aller passer des radios dès demain par mesure de sécurité.. »

Quatrième, c’est une place qui était inespérée après ta blessure, non ?
« C’est vrai que j’ai pensé que j’allais finir très loin. Je ne savais pas si j’allais avoir la détermination nécessaire pour me battre seul. Alors c’est sûr que je suis content et que c’est un bon résultat…même s’il y a eu des abandons devant, mais ceux-ci font aussi partie de la course ! Et je préfère être quatrième ici que dans le port de la Trinité-sur-mer… »

Du portant, peu de vent, des zones instables… cette Transat anglaise a été curieuse…
« Un paradoxe par excellence ! D’ordinaire, ces transats sur l’Atlantique Nord, dans ce sens, on les passe à enchaîner les dépressions les unes après les autres. Celle-ci a été vraiment particulière : du portant jusqu’aux Açores, puis du petit temps… Or, contrairement à ce qu’on peut croire, c’est plus dur, cela entraîne beaucoup de fatigue. Car si prendre des ris est la manœuvre la plus facile, affaler sans cesse le spi et le remplacer par un code zéro ou un gennaker est beaucoup plus fatiguant. Je suis très fatigué, en fait. »

Des enseignements à tirer de ces 15 jours de course ?
« Beaucoup… Adapter sans cesse le bateau aux conditions a été très, très riche. C’est énorme tout ce que j’ai appris dans la perspective du Vendée Globe ! Par exemple sur les enchaînements de manœuvres, sur les voiles que j’avais embarquées en plus grand nombre que je ne le ferai sur le Vendée. Cette course de petit temps va apporter énormément à tous ceux qui sont arrivés ici. Je le répète c’est très, très riche…Et le retour en solo va l’être aussi, passionnant et enrichissant, j’en suis persuadé. »

As-tu décelé des améliorations potentielles à faire sur Safran ?
« Il y en a toujours, dès qu’on monte sur un bateau, on y pense ! J’ai pas mal de trucs en tête, mais on verra ça plus tard. On fera sans doute des petites améliorations lors du chantier prévu en juillet, mais les grosses modifications - s’il y en a - ne se feront maintenant qu’après le Vendée Globe. »

Un mot sur le podium ?
« Super ! C’est un super beau podium. On s’imagine toujours en être avant le départ, mais c’est marrant de retrouver Loïck (Peyron) et Armel (Le Cléac’h) sur les deux plus hautes marches car ce sont les deux bateaux que j’ai croisés avant mon gros ‘vrac’. Loïck a fait une superbe course, très intelligente, Armel aussi et en plus il a gagné son ticket d’entrée pour le Vendée Globe, donc c’est génial. Chapeau aussi à Yann Eliès, qui est arrivé avec un gréement fatigué et a réussi à bien terminer. Franchement, c’est super. Bravo à eux ! »

Source : Safran