Cap Isdtanbul / Grosse frayeur pour Christophe Bouvet

Interrogé ce matin, le skipper de SIRMA nous raconte sa folle nuit de naufragé involontaire au large de Cagliari. Passé par dessus-bord vers 18h30, il a été récupéré quatre heures plus tard.

"On naviguait assez paisiblement dans 20 à 25 noeuds de vent. Je préparais le bateau en prévision du vent forcissant. Tout à coup, il y a eu une rafale à 45 noeuds. Le bateau s'est couché dans l'eau. Je suis passé par dessus bord mais je me suis accroché à un bout. J'étais sous l'eau. Le spi s'est regonflé et j'ai du lâcher.

Je me suis retrouvé de nuit dans une mer avec 2 mètres de creux. Je me suis déshabillé en attendant les secours. J'ai bu beaucoup d'eau de mer et je me suis fais attaquer par des méduses. Vu que l'alerte était donné, j'étais confiant.

Mais au bout de deux heures dans l'eau, c'était dur. J'ai eu un sursaut d'envie de vivre. Quand j'ai vu le bateau de Paul Meilhat, j'ai nagé plus vite que Manaudou. J'étais exténué, vidé, j'avais envie de pleurer. Mais je me suis dit que je n'avais pas le droit de laisser ma famille comme ça.

La solidarité des marins, c'est extraordinaire. Ils se sont pliés en quatre pour moi. Ils m'ont sauvé la vie.

Quand je me suis retrouvé à bord du bateau de Paul, j'avais encore l'impression d'être dans l'eau. Je me suis chié dessus tant j'avais bu d'eau de mer. J'étais malade.

Cela me fait réfélchir à ma façon d'aborder les courses. Il faudrait porter une petite balise personnelle en permanence, même dans le petit temps. La catastophe a été tellement vite. C'est passé mais je n'ose pas imaginer ce qu'il serait advenu si j'avais été dans les derniers. Je remercie l'organisation d'avoir réagit aussi vite et surtout les coureurs, notamment Gérald Véniard qui est monté à bord de mon bateau pour voir ma trace sur MaxSea. Il a été très pro, il m'a sauvé la vie.

Je voudrais maintenant que ce soient les préparateurs qui convoient mon bateau jusqu'à Istanbul. Je pense que mon sponsor comprendra que je ne finisse pas la course. Par contre, je veux boucler le projet, voire mon bateau à Istanbul. Je suis là et puis voilà. Merci encore à ceux qui m'ont sauvé la vie.
"

Lors du briefing qui a réuni concurrents et organisateurs, Christian Gout a tenu tout d'abord à remercier l'ensemble des coureurs pour la solidarité sans faille dont ils ont fait preuve. Il en a profité aussi pour faire un rappel des comportements de sécurité essentiels, lors d'une course en solitaire.Pour l'heure,le départ de la deuxième étape a été fixé à onze heures demain matin. Un état des lieux des réparations sera néanmoins fait ce soir à 19 heures avec les coureurs pour évaluer si cette heure devrait être modifiée...

Source : Cap Istanbul