Cap Istanbul / Cap sur le plat de résistance pour Adrien HARDY

C’est reparti pour la Cap Istanbul ! Après la Sicile et l’escale de Marzamemi très appréciée par Adrien HARDY et ses concurrents, la flotte remettra le cap sur la suite de son parcours en Méditerranée aujourd’hui à 17 heures. Les deux premiers chapitres de la finale du Championnat de France de Course au Large en Solitaire ont d’ores et déjà mis les nerfs des habitués de la navigation en Atlantique en pelote… mais que dire de ce qui s’annonce ?



Avec 540 milles entre la Sicile et la Crète, ce troisième acte est le plus long de l’édition 2008 de l’épreuve et si pour les précédents, la météo d’avant départ avait des airs de grande nébuleuse, celui-ci s’affiche franchement du côté obscur des prévisions. Difficile pour le skipper d’AGIR Recouvrement de savoir, à quelques heures, du départ quelle sera sa voie…

Un constat s’impose dans la dernière ligne droite avant le départ de la troisième étape ; Adrien HARDY est un marin reposé. Il a profité comme il l’entendait de son escale sicilienne et pu recharger des batteries qui lui seront bien utiles sur la plus grande étape de la Cap Istanbul 2008 : « C’était une escale vraiment sympa ici en Sicile. Le port de Marzamemi est plus petit que celui de Cagliari et forcément plus propice au repos. Nous avons même pu en profiter pour nous sortir un peu la tête de la course en allant visiter Syracuse tous ensemble. Cette ambiance « colonie de vacances » nous a permis de nous découvrir un peu les uns les autres. Mais c’était une parenthèse, car dans nos esprits, la course est belle et bien là ! ».

Loin d’avoir laissé la stratégie à venir derrière lui, Adrien s’y est même plongé à s’en donner des maux de tête. Il faut dire que le menu qui se profile à l’air plutôt indigeste et même Christian Dumard, routeur du skipper d’AGIR Recouvrement depuis la Solitaire du Figaro, peine à faire parler sa science. Pour le nantais comme pour la concurrence, l’ambiance est à la grande inconnue : « Au niveau météo, il est encore plus difficile que sur les étapes précédentes de savoir à quelle sauce nous allons être mangés… c’est dire ! Il y a trois modèles différents et une seule tendance commune : un vent de secteur Nord très faible. Avec ça, il faut essayer de se forger une stratégie. Le moins risqué serait de rester sur la route directe avec un bord rapprochant. Mais peut-être que certains vont partir au Nord ou au Sud de cette route et arriver avec un jour d’avance ! La ligne droite ne sera pas forcément le chemin le plus court. On verra ce soir en fonction des conditions que nous aurons vers quel schéma il faudra se diriger. Cette étape est la plus grande et on sait qu’il va pouvoir se passer plein de choses ».

C’est donc à 17 heures que le comité de course libèrera les 28 solitaires encore en course, pour 540 milles entre Marzamemi en Sicile et Aghios Nikolaos en Crète. Plus longue, cette étape aura aussi un format différent des autres et une configuration plus hauturière qui pourrait réserver quelques pièges : « Ce soir, il faudra se dégager de la Sicile pour avoir du vent stable. Ce sera la première priorité. Ensuite, nous aurons une traversée plus longue et certainement décisive d’un point de vue stratégique. Ce sera un peu comme un Golfe de Gascogne pour nous autres plus habitués à l’Atlantique. Enfin, sur l’arrivée en Crète, la navigation pourra être perturbée et il y aura un grand côtier à négocier aux abords de l’île. Il faut vraiment que j’essaie de ne pas prendre trop de risques. Mon objectif est de faire une belle étape ! ».

Quoi qu’il en soit, cette troisième manche promet encore des surprises, bonnes ou mauvaises. Bien malin qui peut aujourd’hui prévoir le déroulé de ce ralliement entre la Sicile et la Crète mais une chose est sûre pour le bizuth Adrien HARDY, la découverte continue. Fidèle à sa philosophie, le skipper d’AGIR Recouvrement poursuit son apprentissage et sait que la rigueur qu’il met à mener son Figaro Bénéteau finira par payer !

Source : Adrien Hardy