Records / Attention, chaud devant.

Après avoir ralenti dans une bulle anticyclonique à l'entrée de l'Océan Indien, le Maxi Trimaran Sodeb'O renoue franchement avec la vitesse. Actuellement en route directe vers les Kerguelen, Thomas Coville s'est fait flasher, ce matin, à 35 noeuds par ses routeurs.

Pied au plancher
Sodeb’O surfe actuellement en bordure d’une dépression qui génère un vent de Nord-Nord Ouest de 24/25 nœuds. Avec une houle correcte qui ondule dans le sens du vent, le « TGV » des mers est sur des rails. Cependant, le skipper ne quitte pas le pont comme l’explique Christian Dumard, routeur de Sodeb’O : « A ces allures, légèrement travers au vent, si le bateau est surtoilé, il lève tout de suite et cela devient dangereux. Thomas manœuvre donc en permanence que ce soit la grand voile ou ses voiles d’avant pour garder la meilleure vitesse et un bateau le plus stable possible. »

Le principe est exactement le même que sur un petit catamaran de plage qui décolle avec la moindre risée sauf qu’ici, l’engin mesure 35 mètres, qu'il pèse 12 tonnes et qu'il n’y a pas âme qui vive à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde. Une situation aussi stressante que grisante pour un dingue de vitesse comme Thomas. « C’est une nouvelle fois très physique. Il dort peu, mange peu, il est au taquet comme on dit. Et ça marche, puisque ce matin Sodeb’O a fait une pointe à 35 nœuds ! »

Perdre, gagner
Il y a 24 heures, l’ambiance à bord avait moins de charme, avec cette bulle anticyclonique dans laquelle Sodeb’O a ralenti pendant près d’une journée, concédant du temps et des milles à IDEC. « Aujourd’hui, Thomas a inversé la tendance. Il a stabilisé son retard et commence même à reprendre des milles à Francis, » poursuit Christian. « Evidemment, nous aurions préféré être dans une autre situation mais la météo en a décidé ainsi. Jusqu’au Cap Horn, nous savons qu’IDEC a été très rapide mais la remontée de l’Atlantique fut plus compliquée pour lui et pendant plusieurs jours. Tout est ouvert et ce n’est pas le moment de douter. »

La région des records
Le skipper du maxi trimaran doit garder le même tempo que la dépression grâce à laquelle il accélère en ce moment. « Sodeb’O fait route directe pour passer au Nord des Iles Kerguelen dans environ deux jours. Il y a ensuite une transition délicate avec une seconde dépression venant du Nord qui rejoint la première, » explique enfin Christian avant de conclure : « Thomas entame son 19e jour de mer et IDEC avait battu le record des 24 heures dans ce même 19e jour. Nous étions le 12 décembre et Francis avait parcouru 613,5 milles, à la vitesse moyenne de 25,56 nœuds. Thomas lui avait ensuite repris le 6 janvier, alors qu’il était dans sa 20e journée, en parcourant 619 milles à 25,80 nœuds. Nous surveillons donc bien évidemment tout cela de très près puisqu’un nouveau record n’est pas exclu. »

Source : sodeb'O