Vendée Globe / Jean-Baptiste Dejeanty contraint à l’abandon

Jean-Baptiste Dejeanty a annoncé ce matin son abandon à la direction de course. Il se déroute vers l’Afrique du Sud. Impossible pour lui de continuer dans des conditions de sécurité minimales. Outre les pannes et dysfonctionnements de ses pilotes automatiques, le skipper déplore une usure prématurée de ses drisses, dans le mât. ” Persister à courir serait déraisonnable au niveau sécurité et au regard des mers qu’il reste à parcourir.” explique le skipper de Maisonneuve. Il se dirige à vitesse réduite sur Port-Elisabeth (Afrique du Sud), qu’il espère rallier d’ici 8 à 10 jours.


La décision na pas été facile à prendre et je suis donc profondément attristé de devoir me dérouter pendant que cela m’est encore possible.” Après avoir cherché des solutions fiables, Jean-Baptiste a dû s’incliner devant la succession de problèmes techniques rencontrés à bord de Maisonneuve, ces derniers jours. Pour le skipper, poursuivre pouvait mettre en danger l’intégrité du bateau.

Jean-Baptiste met en avant deux problèmes principaux. “Mes pilotes automatiques principaux, reliés à la centrale de navigation, disfonctionnent sévèrement et me privent à la fois d’une utilisation optimale mais également de toutes les informations de navigation. Dans ce contexte, il m’est uniquement possible d’utiliser mon pilote de secours en mode compas, ce qui dans les conditions de mer récemment rencontrées et à maintes reprises, à conduit le bateau dans des situations dangereuses pour le materiel et pour moi.” Traduction : Maisonneuve était devenu de plus en plus incontrôlable ces derniers jours. Ses dernières sorties de route ont par ailleurs provoqué des dégâts à bord : perte d’un anémomètre, déchirure d’un génois… Dans ces conditions, le risque de meurtrir davantage le bateau était grand.

Autre problème de taille : l’usure de ses drisses (cordages servant à hisser les voiles et circulant à l’intérieur du mât). “Mes drisses se détruisent dans le mât, sans raison apparente. Les drisses de secours ayant déjà été utilisées sans succès, je n’ai pas de moyen d’envisager une solution fiable à long terme. Il m’est techniquement impossible, même en montant dans le mât, de voir qui s’y passe…et ma grand voile menace de tomber à chaque instant”.

Jean-Baptiste préfère donc renoncer pour des raisons de sécurité, plutôt que tenter de poursuivre à vitesse réduite. “Si je persistais à courir, les conditions de navigations dégradées et peu fiables, en plus de la semaine de retard prise au départ, auraient de toute façon pour effet de m’isoler des autres coureurs.
Ce fonctionnement me parait déraisonnable au niveau sécurité au regard des mers qu’il reste à parcourir
.”

Il fait actuellement route vers Port-Elizabeth en Afrique du Sud. Sa drisse de grand voile à été provisoirement sécurisée. Au regard des conditions météo, il devrait parcourir les 1100 milles qui le séparent de ce port sous 8-10 jours maximum.

Source : Maisonneuve