vendée Globe / Route mal pavée pour Véolia !

Douloureux pour le bateau, pénible pour le skipper… tels étaient les mots ce matin de Bilou pour décrire sa nuit passée dans les alizés…. Si sur le papier, la vitesse de Veolia Environnement a progressivement augmenté depuis hier pour atteindre les 14 noeuds, la réalité du terrain est en effet moins drôle car le bateau tape toujours autant dans une mer casse-bateaux. Pas d’autre choix encore une fois que de subir ce passage obligé qui devrait encore durer 48h avant d’aborder l’anticyclone des Açores…


Bilou, joint à la vacation ce midi :

« Ca va sur le papier, ça accélère… Sur le terrain, j’en suis à peu près aux mêmes descriptions que Mich a fait depuis 2 jours. Le terrain est vraiment mal cabossé, c’est assez pénible. Le vent a forci depuis la nuit dernière, on a entre 25 et 30 nœuds avec des bascules et donc une mer qui n’est pas rangé en même temps que le vent. Donc c’est assez douloureux pour le bateau et indirectement pour le skipper. »

On imagine que cela doit être assez pénible ?
« Oui, pénible, c’est le mot ! On ne peut pas faire grand-chose d’autre que de surveiller. Si il y a d’autres travaux ménagers à faire, c’est assez pénible pour tenir debout. Et puis je regarde toujours du coin de l’œil mes réparations… Ca tient mais bon, ce n’est pas le temps idéal pour être serein. »

Comme il n’y a pas grand-chose à faire dans ces conditions, qu’est ce que tu fais de tes journées ?
« On arrive à faire des trucs mais la journée passe et je ne me souviens plus de ce que j’au fait… J’ai pas mal bouquiné effectivement. Au niveau musique, je ne suis plus très bien équipé depuis ma déferlante du Pacifique, je ne suis pas top ! Mais de toute façon, je n’ai pas le mp3 avec les écouteurs, je n’ai que les écouteurs et avec le bruit qu’il y a dans le bateau, ce serait gâché ! J’ai regardé la météo, l’histoire et la géographie. Je vais faire des petites séances sur le pont quand même maintenant que la mer est plus chaude, voir le spectacle quoi ! Mais les journées passent très vite en fait ! »

Alors justement, décris-nous le spectacle ?
« La nuit, c’est étoilé, c’est sympa. Le jour, les nuages arrivent. Là, il y a une bonne mer quand même, un bon gros alizé bien épais, bien costaud, donc vent de travers grosso modo, avec de gros paquets de mer qui balaient le pont, des chocs dans les vagues… Quand il y a des adonnantes ou des refusantes d’une 20aine de degrés, parfois tu te retrouves contre la mer et là, ça fait boum boum, badaboum et ce n’est pas top ! Mais ce n’est pas encore grand soleil, c’est nuageux. »

Est-ce que tu penses déjà à ton arrivée ?
« Non, je ne pense pas trop à l’arrivée parce que je n’ai pas envie de trop y penser. On est quand même encore loin ! Donc il faut rester concentré sur sa petite course. Elle arrivera bien assez tôt ! Au contraire, j’essaie de me dire que ce sont quand même les 2 dernières semaines. C’est un long parcours, d’un long projet quasiment de plusieurs années pour la plupart d’entre nous donc ça ne sert à rien de désirer trop vite l’arrivée. Mais à un moment de toute façon, elle s’impose. C’est comme quand tu fais une course de nuit, dans les 10 derniers milles, tu as hâte d’arriver. Quand tu fais une transat, dans les 30 derniers milles, tu as hâte d’arriver. Sur un Vendée Globe, sur les 50 derniers milles, ça sent la terre ! »

Est-ce que tu as perçu une différence des paysages entre l’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud ?
« A latitudes égales, on n’a pas eu du tout le même alizé le long du Brésil… Parfois, il peut être un peu comme ici mais là, on a eu des conditions clémentes, mer plate… Sympa ! Là, l’anticyclone des Açores est plus bas donc on est cueilli par du vrai alizé. Je ne crois pas que l’on retrouve les mêmes couleurs forcément, il doit y avoir une différence mais c’est peut-être le regard aussi qui est différent parce qu’on est éloigné. Mais dans les dépressions, les masses nuageuses ne sont pas les mêmes, donc les gris ne sont pas les mêmes… Enfin, c’est difficile à dire… »

Source : Véolia Environnement