Vendée Globe / Le Cléac'h au Cap finisterre

Le Breton Armel Le Cléac’h n’est plus qu’à 36 heures d’une magnifique deuxième place. Mais ses derniers jours en mer tournent à la punition dans des conditions très musclées et stressantes à cause des risques pour le matériel. Derrière, la bagarre est toujours aussi intense entre Samantha Davies et Marc Guillemot.

Deux jours avant son arrivée triomphale, Michel Desjoyeaux reconnaissait en avoir plein les bottes après 82 jours de mer. Pourtant les conditions étaient maniables et la victoire lui tendait les bras. Que dire alors du stress et de la fatigue que doit vivre actuellement Armel Le Cléac’h, futur dauphin de Mich’ Desj’ ? Confronté avant-hier aux pires conditions de son Vendée Globe, le skipper de Brit Air, contourne ce soir le Cap Finisterre avec encore 35 nœuds de vent et des vagues de 7-8 mètres de creux. En plus de l’angoisse de la casse de dernière minute, Armel sait qu’il ne doit pas trop traîner en mer s’il ne veut pas vivre ses trois premiers jours à terre avec une autre angoisse, celle d’être privé de la deuxième place par Marc Guillemot. Ne pas pousser sur le bateau pour ne pas casser à quelques heures de l’arrivée, et ne pas trop ralentir non plus pour conserver son actuelle deuxième place… Difficile équation ! Car Armel devra attendre 71 heures après son arrivée samedi pour être certain de grimper sur la deuxième marche du podium. Ces 71 heures d’écart de bonification entre les 82 heures allouées à Marc Guillemot (Safran) pour l’assistance auprès de Yann Eliès et les 11 heures qu’Armel a reçues pour la sienne auprès de Jean Le Cam. Trois jours donc à surveiller les classements et les vitesses du Trinitain. D’après Guillemot lui-même, il ne pense pas arriver avant mardi soir et donc n’imagine pas chiper la deuxième place à Le Cléac’h. Mais pour éviter ce stress inutile, Armel doit arriver dès samedi matin ou au plus tard en début d’après-midi. Le compte-à-rebours sera alors déclenché…

Au milieu de l’Atlantique Nord, à mi-distance entre Cuba et le Cap Finisterre, Marc Guillemot contourne toujours l’anticyclone des Açores par sa face ouest à petite vitesse. 7 nœuds dans l’après-midi et seulement 3,9 nœuds sur la dernière heure. Si son retard sur Samantha Davies (Roxy) augmente encore régulièrement (258 milles à 16h), Guillemot affiche une grande confiance dans son option. Dans quelques heures, il espère incurver sa route vers l’est et filer à grande vitesse vers la France. D’après ses routages, il devrait arriver aux Sables d’Olonne avant la jeune Britannique. Cette troisième place en temps réel reste sa motivation puisqu’il sait qu’en temps compensé, grâce aux 50 heures de bonification sur Samantha (82h – 32h), la troisième marche du podium lui est pour l’instant promise.

Source : Vendée Globe