Vendée Globe / A vitesse réduite, ballasts pleins sur Safran pour rallier les Sables

Marc Guillemot (Safran) à la vacation du jour :

« La stabilité du bateau sans quille, ce n'est pas Bilou qui va me contredire, est vraiment surprenante. J'ai navigué avec trois ris/trinquette, les ballasts pleins, dans un vent pas très violent. J'ai eu un début de journée un petit peu actif et ça m'a vraiment fait du bien d'avoir du calme. Ça me fait marrer, parce qu'on va croire que je ne peux pas m'en empêcher, mais je suis monté au mât pour défaire le bout qui maintenait le brelage. Une fois en haut, j'en ai profité pour descendre la grand voile qui n'était pas bien descendue. De retour sur le pont, je me suis rendu compte, idiot, que j'avais laissé le bout du brelage en haut. Donc, je suis remonté et j'ai rattrapé le coup. Je me marre, mais je suis un peu rincé. C'est vrai que sur ce Vendée Globe, si je n'avais pas un peu relevé les manches et bricolé avec les mains, ça fait longtemps que j'aurais fait demi-tour. Je ne suis pas un malade de la bricole, mais j'ai vraiment été obligé de m'y mettre, car il y a en permanence des choses à gérer. La situation ne m'amuse pas vraiment, j'ai fait trois routages différents et je pense que je vais prendre une route très Nord, sous Code zéro. Je pense qu'une arrivée lundi, le 16, c'est quelque chose de réaliste et pour ce qui est du podium, hier matin il était visible à l'œil nu, l'après-midi avec des jumelles et là, j'y crois toujours mais avec un optimisme de plus en plus modéré... Je pense que ça va plutôt être en faveur de Samantha. Ceci dit, il faudra qu'elle vienne la chercher sa troisième place, je vais quand même essayer d'être combatif ! Hier soir, j'ai eu un message de Yann, il m'a conseillé de jouer la prudence, c'était très sympa, ça m'a touché au cœur.



C'est assez surprenant, parce que j'ai eu les commentaires de Bilou par rapport à un bateau qui navigue sans quille, et comme je le disais, j'ai une grande stabilité. J'ai marché à quatorze ou quinze nœuds et plus ça accélérait, plus Safran se stabilisait. On se sent presque en sécurité : j'ai dormi avec l'écoute à la main, mais j'ai dormi comme un loir. Tout ceux qui ont navigué en dériveur savent mieux que moi qu'un bateau sans quille est relativement stable, mais il faut être un peu plus aux écoutes. Si tu veux pousser un peu, il faut vraiment gérer, une écoute à la main et la barre dans l'autre
. "

Source : Vendée Globe