Records / Flux et flots

Groupama 3 bénéficie d'un bon flux de secteur Sud-Ouest qui lui permet d'atteindre des vitesses moyennes fulgurantes : plus de 34 noeuds de moyenne lors des derniers flots satellites ! À ce rythme, Franck Cammas et ses neuf équipiers ont déjà récupéré leur retard par rapport au temps de référence de 2007 et commencent à augmenter sensiblement leur avance...

Il faut raison garder, mais après une première journée un peu en retrait par rapport aux prévisions (737 milles les premières 24 heures tout de même !), ce vendredi marque la phase d'accélération qui devrait permettre à Groupama 3 d'être sous le temps du record... Reste que la mi-parcours était à 17h00 (heure française) encore à une centaine de milles des étraves, c'est-à-dire qu'elle devrait être franchie vers 20h00 (heure française). Cela ne se concrétiserait que par une à deux heures d'avance sur le temps de juillet 2007, mais comme le vent doit encore se renforcer sans pour autant que la mer ne devienne trop dure, les vitesses ne devraient pas chuter. Le tempo est tel que Franck Cammas et son équipage vont pouvoir maintenir un excellent cap direct vers le cap Lizard et une vitesse moyenne autour de 34 noeuds : à 20h 12' 16'' TU ce vendredi soir, soit exactement 48 heures après leur départ de New- York, ils auront parcouru plus de 1 500 milles, plus de la moitié du parcours...

Crédit : G Grenier / SEA & CO



Des moyennes identiques
L'objectif de battre le record de la traversée de l'Atlantique (4j 03h 57' 54'') est donc totalement réaliste même s'il faut rester prudent quant à la fin de parcours, toujours délicate à prévoir en termes de force réelle du vent. Pour l'instant, les prévisions sont toujours favorables et Groupama 3 doit arriver lundi avant 0h 09' 10'' TU (soit 02h09'10'' françaises) (il faut au moins une minute d'écart pour valider un record océanique) pour s'adjuger le record le plus ancien et le plus rapide de tous. Mais si ces considérations sont pondérées par le conditionnel associé à tout événement en mer, il y a aussi un « duel virtuel » qui maintient le suspens : qui du trimaran de Franck Cammas et de celui de Pascal Bidégorry est le plus véloce dans ces conditions météorologiques stables (30 noeuds de vent réel, 130° d'angle par rapport au vent, mer agitée, houle de Sud-Ouest) ? Pour l'instant, la réponse n'est pas tranchée même si théoriquement, Banque Populaire V est plus puissant et plus à l'aise dans une mer qui se creuse.

Le premier paramètre qui joue sur cette comparaison tient au fait que les deux bateaux ne soient pas partis en même temps : deux heures et demie d'écart au départ de New York représentent près de 75 milles aux vitesses actuelles ! Cette distance est significative en termes météorologiques puisque Groupama 3 est actuellement plus éloigné du front froid qui propulse les deux multicoques, ce qui lui donne normalement l'avantage d'un vent moins irrégulier (donc moins de manoeuvres). D'ailleurs jeudi soir, Franck Cammas fut le premier à ralentir au large du Terre-Neuve en raison d'un essoufflement temporaire de la brise, mais il fut aussi le premier à repartir quand Pascal Bidégorry était encore dans cette « molle ».

Le différentiel ne semble pas à l'heure actuelle significatif puisque Groupama 3 ne concédait que 9,2 milles de retard sur Banque Populaire V ce vendredi à 16h00 (heure française), heure du dernier flot satellite fourni. À cette même heure, Franck Cammas et ses neuf équipiers avaient parcouru 754,7 milles / 24 heures à 31,44 noeuds de moyenne pendant que Pascal Bidégorry et son équipage avaient engrangé 751,8 milles / 24 heures à 31,32 noeuds de moyenne... Dans ce jeu de flux et de reflux selon l'état de la mer et le souffle du ciel, il y a encore deux jours à patienter pour se faire une idée plus juste de ces vitesses hallucinantes !

Source : Groupama