La Solitaire / Michel Desjoyeaux toujours dans le coup après une troisième étape rocambolesque

Il s’en est passé des choses sur cette troisième étape entre Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Dingle ! Avec des hauts et des bas, pour Michel Desjoyeaux, comme pour ses adversaires. FONCIA a en effet dominé les débats pendant plus de 24 heures. Le 11 août, grâce à son option sous le vent de Belle Ile et les Glénan, il prend en effet les rênes de la course et enroule en tête la bouée de cap Caval, dernière marque de ce parcours de 485 milles. Jusqu’au 12 août au matin, après le franchissement de la dorsale anticyclonique qui verra les solitaires entamer un long bord de près, le skipper de Foncia s’échange la vedette avec Charles Caudrelier Benac. La suite est moins heureuse. Un léger manque de vitesse puis une mauvaise option à l’aube du dernier jour de course, le font rétrograder au classement, avec jusqu’à 8 milles de retard sur les leaders. Mais l’arrivée incroyable, avec un regroupement général de la flotte en baie de Dingle va bouleverser la donne. Après trois jours et demi et trois nuits de bagarre à tous les étages, les premiers se retrouvent encalminés et rattrapés par tous leurs poursuivants. Michel franchit la ligne à la 17e place mais avec seulement 8 minutes et 33 secondes de retard sur le vainqueur, Jérémie Beyou. Au classement général provisoire après trois étapes, FONCIA est toujours dans le coup à 28 minutes et 46 secondes de Nicolas Lunven. Les écarts sont infimes entre les 15 premiers et tout va se jouer dans le dernier acte en direction de Dieppe.

© Marmara - Vialeron / FONCIA

Comment as-tu vécu cette troisième étape ?
« C’était génial, il s’est passé plein de choses, surtout la nuit. Ça a été riche en rebondissements, d’ailleurs je n’ai pas tout compris. J’ai eu mes petites heures de gloire mais malheureusement, ça n’a pas duré. J’ai eu un trou de vitesse. Dans la pétole et le clapot, à la fin de la deuxième journée, Charles (Caudrelier) marchait mieux que moi. Du coup, j’ai un peu perdu le contact. Mais je suis resté zen. Je suis un peu vert car la troisième nuit, j’avais repéré le vent d’Est sur une carte météo, mais je n’y ai pas cru … et j’ai privilégié l’ouest du plan d’eau. J’ai perdu beaucoup de terrain à ce moment-là mais ça ne servait à rien puisque tout s’est joué dans la baie de Dingle. »

Avec un retard de presque 10 milles le dernier jour, tu ne t’es pas dit : « ça sent le roussi » ?
« Non, ça fait longtemps que je ne me bouffe plus avec ce genre de chose, ce n’est pas la peine. Tant que la ligne d’arrivée de la dernière étape n’est pas franchie, il y a encore des choses à faire. Et puis l’arrivée à Dingle a prouvé qu’il fallait se battre jusqu’au bout. »

Justement, cette arrivée a été un peu rocambolesque, avec un regroupement général de dernière minute…
« Ce genre d’arrivée, comme on en a vécu hier, fait partie du jeu de La Solitaire. On le sait. C’est vrai que pour certains, après trois jours et demi de bagarre, ce n’est pas cher payé. Ce genre d’arrivée, c’est pire que la loterie nationale, mais après tout ce n’est pas grave, c’est drôle et il faut prendre ça dans le bon sens. Le Figaro, c’est ça. J’ai le souvenir d’une arrivée à Brest où les trois premiers étaient passés, le vent tombe dans la rade et le courant renverse. Je suis resté deux heures à 500 mètres de la ligne… Là, on est à deux jours de la dernière étape et personne n’a perdu le Figaro ! »

Le dernier acte sera donc terrible ?
" On a pratiquement les mêmes écarts qu’après la première étape. Tant mieux pour la course. On repart tous pour une étape où l’on va s’entretuer ! »

Source : Foncia