La Solitaire / Nicolas Lunven vainqueur de cette 40ème édition

Sur les pontons de Dieppe, fourbu de fatigue mais aussi respirant un bonheur tout en mesure, Nicolas Lunven (CGPI), le grand vainqueur de cette 40e Solitaire du Figaro, a répondu aux questions tous azimuts. Voici donc les premiers mots de ce jeune homme de 26 ans qui accède à la légende de la course au large et… faIt mieux que son papa Bruno, deuxième de cette même épreuve voilà 25 ans.

La première impression ?
C’est génial. Si on m’avait parlé d’une victoire il y a un mois, je n’y aurais jamais cru. Déjà gagner La Solitaire, c’est inespéré… mais en plus celle-là, la 40e édition, avec le plateau exceptionnel de coureurs qu’il y avait, devant Michel Desjoyeaux mais aussi tous les autres, c’est parfait. Et la bataille a été intense jusque dans les tous derniers milles.

Une joie mesurée ?
La joie est là, je vous assure… et la fatigue aussi ! Dix milles avant la ligne, je me disais que c’était bon mais tant qu’elle n’est pas franchie. J’ai beaucoup surveillé aussi si des concurrents n’arrivaient pas de l’autre côté du plan d’eau et je voyais les bateaux devant moi tomber dans du vent plus mou. Je suis donc resté concentré pour ne pas avoir de regret si cela tournait mal avant la ligne.

Cette dernière étape ?
Je suis parti dans les derniers à Dingle et j’ai passé mon temps à remonter des places, mais sans rejoindre la tête de course jusqu’à ce matin. Virtuellement il y a eu des moments où je n’étais plus leader – ce matin par exemple je n’étais plus premier au général - où on avait des vainqueurs virtuels comme Frédéric Duthil, Yann Elies et d’autres. Au final on est tombé dans du vent mou ce midi et j’ai réussi à attraper le vent frais avant eux, pour m’échapper de la meute et reprendre un groupe de quatre bateaux qui étaient devant moi dans un petit virement. Mais il fallait être vigilant en permanence.

Le plus dur sur cette course ?
Jongler avec les différentes conditions rencontrées. Nous n’avons jamais eu de gros temps, ni de pétole blanche, les conditions étaient idéales. Mais il a fallu être vraiment attentif. Je crois que je ne me suis pas laissé faire, je n’ai pas arrêté d’attaquer.

La méthode Lunven ?
J’étais beaucoup mieux préparé que l’an dernier. J’avais envie de bien m’exprimer sur l’eau. Le secret est peut-être d’avoir pris du plaisir à naviguer, de m’être éclaté et d’avoir joué tous les coups à fond, pas forcément de grandes options à la Nicolas Troussel, mais beaucoup de petites choses qui ont fini par payer : des petits bords, des détails. Comme cet après-midi où j’ai passé le petit groupe devant moi en faisant le petit virement qu’il fallait, qui était risqué car je partais à 90° de la route mais ça a payé. Ma petite fierté est d’avoir été capable d’être régulier sur quatre étapes. Et non je n’ai pas de regret de ne pas avoir remporté une étape, je préfère sans problème le classement général ! »

La réussite ?
« Je pense avoir déjà beaucoup utilisé ma bonne étoile donc pas la peine de jouer au Loto demain : à chaque fois que je n’étais pas bien, j’arrivais à revenir. Dès que j’avais une idée derrière la tête, je la faisais et ça marchait, il y avait souvent un petit contexte favorable pour moi sur ces trois semaines de course, ce qui est assez étonnant. Je crois avoir eu beaucoup de réussite, oui.»

L’avenir ?
Je crois que je vais rester en Figaro car j’ai encore deux ou trois trucs à apprendre… heu.. plus de deux ou trois en fait ! Donc on va rester dans cette série qui me plaît bien… maintenant si vous avez un projet Vendée Globe à me proposer… faut voir (rires)! »
Crédit : Marmara - Vialeron / Le Figaro
Source : La Solitaire