Records / A Brest, les réactions de Thomas Coville à la descente du ponton

Dans cet orchestre emmené avec brio par Franck Cammas, il y a Thomas Coville, 41 ans, 7 passages du Cap Horn et 5 tours du monde sans escale dont 4 en multicoque.

Crédit : Team Groupama

Le marin trinitain signe ce week-end son second Trophée Jules Verne. Embarqué comme barreur à bord de Groupama 3, cet as du multicoque partage à Brest avec ses neufs compagnons de voyage, une conquête magistrale, celle du Trophée Jules Verne.

A propos des défis en solitaire et en équipage. Pour ceux qui se souviennent de la « gueule » de Thomas il y a à peine un an à l’arrivée de son tour du monde en solitaire à bord de Sodeb’O en 59 jours (soit seulement 11 de plus que ce nouveau record en équipage), le marin a débarqué aujourd’hui, rasé de près et les traits presque reposés. « Physiquement et moralement, ce tour du monde de glisse a été « facile ». En équipage c’est « no stress », c’est que du plaisir. Tu te concentres uniquement sur la marche du bateau, quand tu vas dormir trois heures, personne ne te dérange. Ce n’est pas l’angoisse du solitaire qui confie son bateau au pilote automatique. »

Du trimaran Groupama 3. « On n’a pas rencontré de grosses conditions. Le bateau est évolutif, très léger, c’est une machine terrible à barrer, une machine qui permet de choisir parce qu’elle va plus vite que les systèmes météo. C’est à se demander si Groupama 3 ne redéfinit pas ce qu’est un bon marin. Avant, un marin affrontait la mer et les éléments, aujourd’hui c’est celui qui sait analyser, comprendre et choisir. Il faut être visionnaire, expert, et cela fait des temps de 48 jours. »

Crédit : Y.Zedda

De la qualité des hommes. Thomas est épaté par « le niveau de performances, et par la formidable impulsion donnée par l’équipage. Le groupe s’est autorégulé. Personne n’avait rien à prouver à personne. »

Une anecdote. « Un moment d’euphorie au reaching (travers au vent) dans un grain, avec Steve (Ravussin) où le bateau volait littéralement. On était dans le Pacifique mais on était surtout sur une autre planète. Moi j’étais à la barre, ailleurs, Steve avait « la banane », Burno Jeanjean se demandait avec quelle bande de dingues il était, on déboulait avec de belles vagues, 8/9 mètres ! »

De la fierté de ses proches, et de son fils Eliott. « C’est sympa que son fils soit fier de son père, cela fait partie de choses dont on a envie quand on est père pour mériter l’amour de ses enfants, leur montrer que quand on a des rêves, on peut aller au bout et que lorsque ça marche, c’est beau »

Les 5 tours du monde de Thomas Coville :
2010 (équipage) : Trophée Jules Verne, trimaran Groupama 3 (Franck Cammas), 48j, 07h, 44 mn
2008 (solitaire) : Record autour du monde, trimaran Sodeb’O, 59j, 20h, 47 mn

2006 (équipage) : Oryx Quest, catamaran Doha 2006 (Brian Thompson), 62j, 21h, 1mn

2001 (solitaire) : Vendée Globe, monocoque 60' Sodeb’O, 105j, 7h, 24mn

1997 (équipage) : Trophée Jules Verne, trimaran Sport-Elec (Olivier de Kersauson), 71j, 14h, 22 mn


+ 2 passages du Cap Horn :
2001 (équipage) : Volvo Ocean Race (étape Auckland-Rio), monocoque Djuice (Knut Frostad)

1998 (double) : Route de L’Or, monocoque Aquitaine Innovations (Yves Parlier)

Source : Sodeb'O