Crédit : E Allaire
Au chaud avant l’hiver
Ce lundi à Saint-Philibert, l’équipe a sorti le Maxi Trimaran de l’eau pour deux semaines de chantier, juste histoire d’affûter une dernière fois la machine avant les échéances qui l’attendent. "Au jour près, nous sommes dans le planning de ce que nous souhaitions faire avec Sodebo," explique Thomas une heure avant le début des opérations de grutage. "Cela permet d'avoir une certaine sérénité. Nous nous autorisons même une sortie de l’eau un mois et demi avant le départ du Rhum sans avoir d’ennui majeur sur le bateau. Nous allons refaire une carène parfaite (ce qui est sous la ligne de flottaison) et corriger les quelques impacts suite aux deux transats d’entraînement de cet été. Les dernières navigations ont encore montré que le bateau avec ses foils est "safe" et rapide. Nous avons aussi une corne de grand voile de 5 mètres (largeur au sommet de la GV qui rappelle la forme des voiles de planches à voile), soit 1,5m de plus qu’avant pour un gros gain de puissance. Sodebo reste néanmoins maniable et toujours rassurant."
La météo en métronome
Lorsque l’on évoque cette transat entre Saint-Malo et Pointe-A-Pitre, celui qui court à la chasse aux records, seul contre la montre depuis 2005, retrouve son vocabulaire de compétiteur. Le skipper parle de ses concurrents et de leurs forces "sur le papier", même si pour lui, la physionomie de cette édition ouverte à des grands multicoques tous différents, sera dessinée avant tout par la météo : "Lors des Routes du Rhum en trimarans de 60 pieds (18,28m), appartenant à une classe plus homogène, les bateaux étaient très proches en performances. Là, mes adversaires pourraient changer en fonction de la météo. Si l’on prend les extrêmes : Gitana 11, un bateau typé pour des conditions médiums et Groupama 3 qui a la puissance pour aller vite dans un vent soutenu, à bord de Sodebo qui est plutôt polyvalent, il faudra être capable de changer de concurrent "référant". Que l’on ait 15 ou 25 nœuds de vent et que l’on soit au début ou à la fin du parcours, il faudra tenir la cadence dans un extrême comme dans l’autre. C’est la capacité d’adaptation du solitaire qui sera intéressante. Aujourd’hui, nous avons tous la possibilité de gagner la Route du Rhum, reste à savoir comment la météo va distribuer les cartes et ce que nous en ferons."
Politesses de voisinage
Sodebo, Gitana 11, Idec ont leur camps de base à La Trinité Sur Mer ; Oman Air Majan ainsi que Groupama 3 sont à Lorient…autant dire que leur terrain de jeu et d’entraînement est le même : entre l’île de Groix et Belle-île-en-Mer. Pourtant, se donner rendez-vous sur l’eau pour tirer quelques bords côte à côte n’est pas dans la tendance du moment. "Nous avons partagé des choses avant, comme avec Sydney Gavignet (Oman Air Majan) qui a traversé l’Atlantique sur Sodebo et à qui nous avons ouvert les portes techniquement, ou avec Franck Cammas qui m’a embarqué pour le Trophée Jules Verne à bord de Groupama 3. Par contre, à ce stade, on s’évite poliment sur l’eau (rires) ! On retrouve cela dans beaucoup de sports. En vélo ou en F1, chacun fait ses essais dans son coin, on ne se compare pas à quelques jours de l’épreuve, c’est sûrement un peu de l’intox et cela fait partie de la psychologie du sport," conclu le skipper qui a encore six semaines à attendre mais qui déjà, se régale.
Source : Sodebo