Crédit : JM Liot / Safran
Vu de la terre, les conditions météorologiques ne semblent pas avoir franchement changé. Et pourtant, dans ces faibles brises qui s’installent lentement sur les Antilles, les différences sont significatives à quelques dizaines de milles près. Ainsi, le Safran de Marc Guillemot a-t-il bénéficié d’un vent de travers suffisant pour contourner ses concurrents directs et échapper à ses poursuivants les plus proches.
Le soleil au rendez-vous
« Le ciel s’est bien dégagé dans la nuit et je suis au débridé tribord amure. C’est sympa parce que la journée d’hier n’a été que grains de pluie sur grains de pluie ! Je pense que ça va être ma première vraie journée tropicale aujourd’hui… Le vent est enfin un peu plus stable mais de toute façon nous sommes entrés dans des zones de faible gradient de pression et ça ne s’annonce pas comme très facile à anticiper. En tout cas, Safran a avancé cette nuit plus vite que prévu. En ce moment, je suis sous grand-voile haute et Code 0 et ça marche pas mal. Mais il a fallu encore beaucoup manœuvrer. », indiquait ce matin au téléphone Marc Guillemot.
Décalage positif
Avec le retour du soleil et la fin de la zone de grains, il est probable que le vent, même faible, soit plus régulier. Ce qui va soulager les solitaires qui viennent de passer douze jours en mer dans des conditions exigeantes et très humides. Or il faut garder du ressort pour ce final, d’autant que les écarts se sont réduits comme peau de chagrin : même le leader Roland Jourdain (Veolia Environnement) n’est plus à l’abri d’un retournement de situation alors qu’il ne lui reste plus que 200 milles à parcourir.
« Je suis assez content de mon décalage dans l’ouest et commence à tirer les bénéfices de cette option. Je devrais dépasser Jean-Pierre Dick et je me suis déjà bien rapproché d’Armel Le Cléac’h. Mais restons prudent ! Je pense entrer assez tôt dans l’archipel antillais en longeant les Virgin Islands, puis Anguilla, Saint-Kitts, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Montserrat…
Cette route va demander beaucoup de vigilance pour surveiller le trafic maritime et les pêcheurs, et pour ne pas se faire engluer sous le vent d’une île. Et il faut toujours se méfier des endroits que l’on croit bien connaître… »
Arrivée ce week-end
Les premiers monocoques Imoca sont donc attendus en Guadeloupe dès samedi 13 novembre, mais au vu de l’incertitude qui règne sur le plan d’eau antillais il est impossible d’anticiper l’heure où le leader pointera son étrave du côté de la Tête aux Anglais.
Ces dernières heures marquent un resserrement significatif entre les quatre premiers qui se sont scindés en deux groupes : Roland Jourdain (Veolia Environnement) et Armel Le Cléac’h (Brit Air) privilégient une route au vent des îles, tandis que Marc Guillemot (Safran) et Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec3) ont opté pour traverser l’archipel. Mais dans les deux cas, il faudra converger vers la bouée de Basse-Terre et le tour de la Guadeloupe peut encore réserver bien des surprises à l’image de Yann Guichard (Gitana 11) qui a mis près d’une journée pour le réaliser !
Classement du jour à 16h00 :
1 Roland Jourdain Veolia Environnement à 184.4 milles du but
2 Armel Le Cléac'h Brit Air à 74.7 milles du premier
3 Jean-Pierre Dick Virbac Paprec 3 à 78.9 milles du premier
4 Marc Guillemot Safran à 93.2 milles du premier
Source : Safran