Plus qu’une nuit à terre et l’équipage de Président va, comme les treize autres concurrents de la Barcelona World Race, pouvoir s’élancer à l’assaut d’un nouveau tour du monde en double. Pour cet exercice, le tandem franco-espagnol, Jean Le Cam et Bruno Garcia, a quelques arguments pour viser un podium.
Crédit : Stichelbaut / Président
Tous les observateurs en conviennent. Pour ce départ de la Barcelona World Race, Jean Le Cam paraît plus serein que jamais. Malgré un temps de préparation relativement court, le tandem qu’il forme avec Bruno Garcia semble armé pour aller chatouiller les quelques favoris désignés. Outsider, voilà une position qui convient parfaitement aux deux hommes qui, débarrassés de toute pression, on pu préparer sereinement leur monture.
Entre l’ancien bateau de Mike Golding et ceux de Jean le Cam existent heureusement quelques cousinages : même volonté de disposer d’un bateau léger et polyvalent, même attention à la sécurité. Pour le reste, l’équipage franco-espagnol s’est efforcé d’adapter la machine du navigateur britannique en travaillant avant tout sur des efforts de simplification. A cet égard, les résultats de la dernière Route du Rhum où les montures de Roland Jourdain et Armel Le Cléac’h ont montré qu’elles pouvaient, dans certaines circonstances de course, rivaliser avec les derniers-nés de la flotte IMOCA ; de quoi alimenter l’optimisme des deux navigateurs.Pour monter cette opération, le tandem s’est appuyé sur une équipe resserrée autour de ses trois piliers, Grégoire Metz en charge de la logistique, Michel Ollivier directeur technique des projets de Jean Le Cam depuis 2004 et Nicolas Lunven qui est venu apporter son expertise technique en informatique. Entre le jeune navigateur vainqueur de la Solitaire du Figaro 2009 et Jean Le Cam, s’est créée une relation de respect mutuel née à l’occasion de la Transat AG2R entre Concarneau et Saint-Barth au printemps dernier.
Le plaisir comme moteur
La Barcelona World Race, outre le fait qu’elle se court en double, diffère aussi sensiblement du Vendée Globe dans sa philosophie sur deux points : tout d’abord, le fait d’autoriser des escales pour assistance techniques devrait permettre de limiter les abandons, à l’inverse d’un Vendée Globe où toute avarie peut avoir des conséquences irrémédiables. De même, la navigation par le détroit de Cook, si elle limite un peu plus les grandes orientations stratégiques protège grandement les équipages des risques de rencontres avec les glaces. Des changements qui n’affectent pas le skipper de Président : « Un tour du monde reste un tour du monde. Et ce, quelles qu’en soient les règles. Elles sont les mêmes pour tout le monde et ne modifient pas vraiment la donne sportive. De toutes les façons, nous n’avons pas prévu de nous arrêter. »
Pour l’équipage de Président, le maître mot reste avant tout le plaisir. Plaisir pour Bruno Gracia de naviguer aux côtés de Jean Le Cam, plaisir pour Jean d’expérimenter autour du monde un exercice qu’il affectionne particulièrement la navigation en double. Sans oublier la confrontation des deux cultures entre le Breton attaché à sa terre du Finistère et le Catalan baigné dans le tourbillon de la vie barcelonaise. Ces deux-là vont avoir des choses à partager et ne cachent pas qu’ils ont hâte d’y être…
Source : Mer et Media Jean Le Cam