En début de semaine, Thomas Coville et son équipe ont finalisé la reconfiguration du trimaran en mode record. A ce jour, un flux musclé de Sud-Ouest bien installé balaye l’Atlantique Nord fermant la porte à la moindre tentative de record. Thomas en profite pour terminer la mise au point à la Trinité-Sur-Mer de Sodebo avant de le convoyer vers Brest.
Crédit : Ch Launay / Sodebo
Pour l’heure, c’est la tempête en Bretagne. Horizon bouché et drapeaux survoltés, il ne fait pas bon mettre une coque dehors ces jours-ci. Si le stand-by pour le tour du monde a théoriquement débuté, inutile de se précipiter à Brest avec cette météo, sachant qu’aucune fenêtre favorable ne s’annonce dans les jours à venir. En revanche, avec l’accalmie, Sodebo devrait prendre la route de Brest la semaine prochaine. C’est bien une fois à quai là-bas que le skipper et son équipe entreront réellement en stand-by et passeront dans un tout autre mode que celui de la préparation technique.
Caisse à outils bien fermée, Thomas et ses routeurs étudieront deux fois par jour les fichiers de prévisions météo. Ils feront tourner les "routages", ces routes théoriques, calculées par ordinateur, qui permettent de prévoir la trajectoire et la cadence optimales du trimaran suivant les données météo disponibles, les performances intrinsèques du bateau et la capacité de Thomas à le mener en solitaire.
L’objectif reste bien évidemment de partir avec une certaine assurance d’un bon temps au passage de l’Equateur (Idec avait mis 6 jours et 17 heures en 2008). Avec le progrès des outils informatiques, les routeurs cherchent également à avoir une petite idée avant le départ du comportement de l’anticyclone de Saint-Hélène lorsque le bateau y arrivera. Sous l’Equateur, celui-ci peut s’avérer être un obstacle infranchissable dont il faut faire le grand tour avant de mettre le cap à l’Est et vers Bonne Espérance. Mais parfois, comme cela s’est produit lors du Trophée Jules Verne de Bruno Peyron en 2005 et le passage de de Francis Joyon en décembre 2007, un petite porte s’entrouvre permettant de couper en diagonale et de raccourcir franchement la route. A l’heure où ces records autour du monde, en équipage comme en solitaire, se jouent "à rien", cette question de Sainte-Hélène est prise, très, très au sérieux.
Source : J.H / Sodebo