Transat Bénodet Martinique / Gildas Morvan : "Il faut faire très attention"

Pas de chance pour Gildas Morvan : la réparation de l’étai de Cercle Vert qu’il avait réussi seul à Santa Maria ce week-end n’a pas tenu. Et dans les conditions très dures de mer et de vent de ces dernières 48 heures, il a bien failli prendre le mât sur la tête dans une figure de style. Il n’a plus que deux drisses pour tenter de gagner la Martinique et « il faut faire très attention », comme il dit.

« Il n’y a plus rien à espérer de l’aspect compétition. Maintenant, ce qu’il faut c’est agir en bon marin, tenter de finir cette course en allant jusqu’au bout… » Gildas Morvan résume sans détour son état d’esprit : il faut se rendre à l’évidence. Car voilà, dans des conditions dantesques, (« j’ai eu des grains jusqu’à 52 nœuds hier ! ») l’étai de fortune bricolé sur Cercle Vert n’a pas résisté. Hier, cela aurait même pu être le démâtage, quand le bateau est parti dans une figure de style, un « vrac », sous un grain un peu plus fort que les autres. « La balancine qui me servait d’étai a cassé, le spi a chaluté dans l’eau, le tangon s’est brisé… il n’y avait plus rien pour tenir le mât, que le bas-hauban… j’ai eu très peur de le prendre sur la tête », raconte le skipper de Cercle Vert. Gildas a dû couper le bras de spi en catastrophe, consolider à nouveau avec ce qui restait de disponible, puis a mis deux heures pour ranger tout le bateau et pouvoir repartir.

Nouveau coup du sort
Dur pour le moral ce nouveau coup du sort. « Après ça, j’avais vraiment le moral dans les chaussettes » avoue Gildas. « Mais je me suis reposé un petit peu depuis et ça va mieux dans la tête : même si c’est dur, il faut juste accepter ce nouveau coup du sort, oublier le côté compétition, passer en mode bon marin, encore une fois ».

A environ huit jours de l’arrivée à Fort de France, c’est un autre défi qui s’engage donc : ramener Cercle Vert à bon port. Terminer la course. « Cela ne servirait à rien d’attaquer malgré tout pour finir dixième », explique Gildas, « et le gros risque c’est évidemment de démâter : je n’ai plus que deux drisses utilisables… une pour le mât, une pour le spi ou le génois. Autrement dit, si j’en casse une je ne peux plus mettre de voile d’avant. Il ne me reste plus qu’une seule cartouche… »

L’unique bonne nouvelle du jour est que « le vent mollit un tout petit peu - il n’y a plus que 30 nœuds - et la mer se calme, un tout petit peu aussi. Ensuite ce sera tout droit et j’espère plus confortable pour terminer le parcours. La régate, c’est oublié maintenant. Je vais juste faire de mon mieux pour ménager le bateau. Il y aura d’autres courses… » Pour Cercle Vert, il reste ce soir 1700 milles à couvrir – à une centaine de milles des leaders – pour arriver en Martinique.

Source : Mer et Media