Transat Bénodet Martinique / Thomas Rouxel aux commandes, Anthony Marchand dans le top ten

Après avoir traversé une forte dépression qui a malmené la flotte pendant près de 48 heures, avec un vent atteignant 40 nœuds, les 16 figaristes encore en course vont devoir composer dans des petits airs, en faisant route au portant. Beaucoup déplorent de la casse matérielle ou des problèmes techniques. Les voix sont fatiguées mais les deux skippers Bretagne - Crédit Mutuel résistent très bien !

© Alexis Courcoux

Thomas Rouxel, skipper Bretagne - Crédit Mutuel Performance : leadership à mi-course
Dix jours après le départ, Thomas Rouxel, après s'être installé dans le trio de tête, s'est emparé de la première place depuis près de 24 heures. Marin serein et prudent, il fait preuve d'une pugnacité sans faille malgré les nombreuses difficultés déjà rencontrées. Hier lundi, lors de la vacation téléphonique avec le PC course, il laissait transparaître sa maîtrise de la situation : « Dans ces conditions, je fais attention à bien matosser, à garder la combinaison de survie et le tourmentin à proximité, à vérifier la brassière, la longe. J'ai aussi préparé de la nourriture que je garde près de moi sur le pont si c'est la grosse cata, j'ai de quoi tenir le plus longtemps possible à la barre. »

Le marin est aussi un régatier qui réfléchit ses choix. Thomas Rouxel suit une route ouest afin d'être l'un des premiers à attraper les alizés, ces vents de nord-est actuellement, qui lui permettront ensuite de descendre en route directe vers la Martinique. Mais avant cela, il faudra anticiper la rotation des vents à l'est et choisir le bon moment pour effectuer le changement d'amure.

Anthony Marchand, skipper Bretagne - Crédit Mutuel Espoir : remontée au classement
Les quelques déboires de début de course n'auront pas eu raison de la motivation d'Anthony Marchand. Malgré un départ à l'abattée au milieu du golfe de Gascogne et deux spinnakers déchirés lors du dernier coup de vent, Anthony reste dans le match. Déterminé, le benjamin de la course concédait cependant ne plus jouer pour la gagne. Avec beaucoup de volonté, Anthony a remonté la flotte pour atteindre ,aujourd'hui, la 9e place après avoir plongé en 15e position. Au téléphone ce matin avec son équipe à terre, il expliquait : « C'était Beyrouth hier à bord ! 40 nœuds, de la houle, c'était vraiment dur et je ne cache pas qu'à ce moment précis de la course, j'aurais préféré être dans mon canapé ! Actuellement, les conditions redeviennent plus maniables. J'ai encore de l'air mais ça se calme. Je suis en train de réparer mon spi léger. Je ne pourrai pas l'utiliser dans 25 nœuds, il sera trop fragile et surtout, je préfère le conserver pour la fin, quand on aura vraiment du petit temps et qu'il faudra finir la course. Je ne me fais pas d'illusion sur les classements, je ne cours plus pour la victoire mais, même si désormais l'aspect sportif est un peu mis de côté, je vais tout donner. »

Source : CMB Voile